Bonjour !
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Sommaire de l'article
Rambouillet – Sausset les Pins – Ventabren
Depuis que je fais de la balade/rando, j’ai changé trois fois d’écurie avec Oural.
La première écurie était à Rambouillet où je n’ai jamais eu à me soucier des chemins. De l’écurie on pouvait partir plusieurs heures et même davantage sans se retrouver bloqué.
En arrivant dans la seconde écurie à Sausset les Pins, ça a commencé à être plus compliqué : beaucoup de départementales et une zone très construite qui rendait pas évidentes les balades à cheval.
La limite de la mer aussi tout le long de la côte qui m’enlevait donc des possibilités de balade.
Puis je suis arrivée pas très loin de Ventabren.
Les premières balades c’était un peu la douche froide :
- un terrain très caillouteux
- le TGV et ses rails (il fallait passer en dessous via un tunnel au bout de 5 minutes de balade)
- l’autoroute à proximité
- le canal (pas toujours évident de trouver un pont).
Bref, les balades s’annonçaient au début assez monotones et je pensais être vite bloquée sur des balades de deux heures, pas plus. Et tout au pas… Faute à l’autoroute, au tgv et au canal qui ne me laissaient pas grand choix et aux innombrables cailloux.
Sans compter les propriétés privées… J’imagine que vous connaissez ça : vous avez vu un chemin (sur votre carte, ou appli ou même de loin) et en arrivant devant vous découvrez que c’est une propriété privée. Tellement frustrant…
Rencontrer la bonne personne
La chance que j’ai eu, c’est que peu de temps après être arrivée, j’ai rencontré une cavalière qui baladait, et avec qui je suis montée plusieurs fois. Elle connait très bien les lieux et m’a très gentiment partagé ses itinéraires. On est jamais allé très loin (balade de deux heures max) mais avec elle j’ai découvert les alentours de la rivière à une demi-heure de l’écurie. De ce côté là il y a pas mal de chemins où trotter et galoper : le bonheur après les chemins caillouteux découverts autour de l’écurie. ça y est, j’étais lancée. Bon, entre temps j’ai eu deux autres enfants donc j’ai revu à plus tard mes envies d’exploration.
J’en parle assez souvent ici, partager ses balades à cheval avec d’autres cavaliers a plein d’avantages, dont celui de se faire découvrir des nouveaux passages et de nouveaux chemins.
Les points de passage
C’est à l’automne 2021 que j’ai vraiment commencé à explorer un peu plus loin. Ma petite dernière avait 6 mois et certains weekends, on faisait un pic nic dans les hauteurs de Ventabren, à côté des jeux pour enfants. Je savais que c’était la colline à côté de laquelle je baladais à cheval.
ça a été le premier objectif : arriver à cheval au terrain de jeux ! Et avoir Oural avec nous au picnic !
Pour cela, quand j’y repense, c’était assez simple en fait : il suffisait de traverser une route à un certain endroit.
Puis de regarder un peu la carte pour voir qu’il y avait trois accès possibles pour y arriver et donc différents tracés possibles. Ensuite, il n’y avait plus qu’à se lancer. A cheval.
Les balades d’une durée de trois heures devenaient possibles, avec des points de vue magnifiques. Et la possibilité de trouver de nouveaux points de passages pour aller encore plus loin !
Vous allez vous dire qu’on se perd un peu dans cet article et que je raconte ma vie, mais en fait ce que j’ai découvert avec ma petite expérience de cavalière d’extérieur qui explore, c’est une stratégie de découverte des chemins via ce que j’appelle les points de passage.
Un point de passage ?
Un point de passage c’est quoi ? C’est un peu le graal du cavalier d’extérieur qui cherche à explorer. C’est un passage qui vous ouvre des perspectives de balade nouvelles alors que vous aviez l’impression d’être bloqué par un obstacle (naturel, infrastructure, etc.). En un passage vous vous rendez compte que désormais une multitude de chemins s’offrent à vous.
Si vous jouez aux jeu vidéos, le point de passage, c’est quand vous arrivez à passer au niveau d’après. Vous accédez au niveau suivant. Et vous n’avez qu’une envie : l’explorer.
Le point de passage n’est pas toujours simple ou nous change de nos habitudes mais une fois qu’on l’a passé plusieurs fois, on se dit qu’en fait, c’était quand même assez simple, exactement comme quand on triomphe d’un big boss sur notre fameux jeu vidéo.
Petite parenthèse ici : j’adore les métaphores filées et ado j’ai beaucoup joué. Certains de mes jeux préférés avaient évidemment un lien avec le cheval, on ne se refait pas. Je crois que mon préféré c’est Zelda, Ocarina of Time, dans lequel j’ai galopé et trotté sur la plaine pendant des heures.
J’aime bien me promener seule avec Oural, il m’arrive d’explorer avec lui, mais c’est vrai que j’aime bien aussi partager ces points de passage avec un autre cavalier.
ça divise un peu par deux la responsabilité si vous voyez ce que je veux dire, et c’est rassurant aussi d’avoir quelqu’un avec qui partager puis fêter la success story du nouveau point de passage.
Du coup, ma stratégie maintenant, quand j’explore, c’est de trouver un point de passage : cet endroit qui va me permettre de passer sous le TGV via un tunnel ou de traverser la rivière parce que deux plages de part et d’autres sont à une centaine de mètres, ou de traverser le canal ou la route parce qu’il y a un chemin en face à quelques mètres et que comme j’ai regardé la carte je sais que si j’accède à ce chemin, je peux partir la journée entière me balader vu le nombre de nouveaux chemins que cela va m’ouvrir.
Alors, comment trouver ces points de passage ?
Il y a deux voire trois étapes :
- on repère sur une carte IGN ou sur son appli de tracé de randonnée un endroit où la traversée semble possible (traversée d’une route, de la rivière, un pont, un tunnel, etc.)
- on fait une reconnaissance à pied ou à vélo ou en voiture, si le point de passage ne marche pas on peut toujours explorer à coté pour voir s’il n’y en aurait pas un autre
- quand on a trouvé, on vient à cheval.
Pour le moment j’ai assez souvent sauté l’étape 2. J’arrive directement à cheval avec Oural, on explore, et si on se retrouve le bec dans l’eau, tant pis, ce n’est pas grave, on cherche autour et si on n’a pas trouvé, on rentre.
Pour la rivière par exemple, en la longeant, on a fini par trouver un accès à la rivière via une grosse descente et une petite plage. En face, 200 mètres plus loin, une autre plage, de nouveau une montée un peu forte et ça y est on a traversé.
Autre exemple c’est la traversée de l’autoroute grâce à un pont.
Bref, trouver un point de passage, c’est un mélange d’analyse de carte et de terrain. Et c’est passer par un endroit pas forcément évident : traverser une rivière et se frayer un chemin de l’autre côté, traverser l’autoroute en passant sur un pont avec le bruit des voitures et des camions lancés à pleine vitesse (et même quelqu’un qui klaxonne!), etc.
Parfois ça rate. On avait ce chemin sur l’appli. Mais une fois sur place, force est de constater qu’il n’y a aucun sentier… Alors on continue à explorer, on teste et on finit par trouver, peut-être pas du premier coup mais le suivant.
Pourquoi cet article ?
J’ai discuté récemment avec une cavalière sur Facebook, attristée de ne pas trouver des chemins comme elle souhaitait, pour faire des allures, pour partir plus longtemps. J’ai un peu écrit cet article en pensant à elle, en me disant que peut-être, pas très loin de son écurie, il y avait un point de passage un peu caché qui pourrait tout changer pour elle.
Je repense aussi à mon moi d’avant, la première fois que je suis arrivée devant le canal à traverser et le TGV à passer à 5 minutes à peine de l’écurie. Comment dire que ce n’était pas vraiment le départ en balade dont j’avais rêvé… Ce n’était ni calme ni très sécurisant.
Et maintenant, bah c’est devenu une habitude pour Oural et moi.
Je vous montre en vidéo.
Les cailloux, les cailloux
J’avais aussi envie de vous parler des cailloux dans cet article. En Provence, les sentiers ne sont pas vraiment dédiés au galop. On est plutôt sur de la caillasse qui rend impossible trot et galop.
Alors l’un des challenges a été de trouver des endroits compatibles avec ces allures.
Quelques astuces :
- essayer de se rapprocher d’un cours d’eau (dans mon cas, au niveau du cours d’eau, les chemins sont très agréables et sans cailloux)
- tenter ce que j’appelle le petit “hors piste” : pas de trot ou de galop sur le chemin mais à côté c’est peut-être possible, à 2, 3, 4 mètres (un jour la colline a été débroussaillée à certains endroits sans doute pour la prévention des feux de forêt et les quelques mètres autour des chemins n’étaient plus des broussailles et des buissons mais une longue étendue presque herbeuse, voir photo ci-dessous)
- dans les sous-bois souvent le terrain est moins caillouteux
- apprécier les balades au pas !
A vos commentaires, avez-vous une stratégie d’exploration à cheval ?
bj Ariane,
Je voudrais ici apporter quelques précisions issues de mon expérience de cavalier randonneur, environ 4 à 5 000 km par an chez moi en Bretagne et en-dehors.
– tout d’abord, le fait d’être face à une « propriété privée » ne signifie pas « interdiction d’y entrer » sauf, s’il y a un panneau de « sens interdit » à l’entrée ou une mention type « défense d’entrer ». Le fait de mettre un panneau « propriété privée » dédouane » le propriétaire de tout problème dont pourrait être victime une personne qui s’aventurerait sur la propriété. Pour interdire l’entrée, il faut vraiment un panneau d’interdiction.
– en matière de rando, il ne s’agit pas seulement de trouver des « points de passage », il faut souvent « construire » son itinéraire sur plusieurs centaines de km. Perso, tous les ans, je fais une rando de + ou – 420 km en dehors de ma région. Il n’est pas question pour moi d’aller en reconnaissance au préalable. Je n’ai donc pas trop le droit à l’erreur, sachant que je trace mon itinéraire et le mets sur Iphigénie pour naviguer et, je cale mes points de chute également pour chaque soir. Pour mettre au point cette boucle d’un peu plus de 400 km, je cherche des tracés équestres sur les sites des CDTE, sur le site équichemins, sur Visugpx et sur Open Runner. Il m’arrive aussi de contacter le ou la responsable du CDTE. Ensuite, je cherche tous les hébergements possibles et, je cale mes étapes au mieux sur la base d’une moyenne de 25 à 30 km par jour., 35 max. Avec 2 chevaux, 1 seule allure, le pas. Il m’arrive bien sûr de tracer sans aucun itinéraire de base. Pour cela, j’utilise les GR et tous les autres sentiers et chemins possibles en essayant de visualiser au mieux sur Google Earth. Les GR passent bien souvent à 90% pour les chevaux mais, ce n’est pas totalement garanti. Je me méfie notamment des GR très étroits qui suivent les rivières très encaissées car, en cas de problème, ça peut-être dangereux et problématique pour faire demi tour… Les circuits VTT sont aussi, la plupart du temps, praticables à cheval.
– Il y a aussi un réflexe chez beaucoup de cavaliers randonneurs. C’est le fait de parler, lors de chaque étape, du tracé que l’on va emprunter le lendemain. Bien souvent, les locaux connaissent bien leur région toute proche et sont à même de nous conseiller au besoin…
Dans tout cela, je crois qu’il faut passer du temps sur les cartes que ce soit pour mettre au point des randos ou si on veux étoffer sa bibliothèque de tracés pour des balades à la journée par exemple….
Voilà quelques commentaires issus de ma pratique et, je dois dire que je rencontre rarement des problèmes majeurs en la matière….
Merci pour votre commentaire très intéressant et très complémentaire de l’article.
Les points de passage sont une façon de faire que j’utilise pour partir de mon écurie en balade et découvrir au fur et à mesure de nouveaux chemins.
Pour créer un tracé de rando dans un lieu qu’on ne connait pas cela n’est pas suffisant en effet et c’est un sujet qui mériterait un article entier alors merci de donner vos astuces et la façon dont vous construisez ces tracés, je pense que cela servira à de nombreux cavaliers.
Article super intéressant et ton commentaire Gérard aussi !
Merci à tous les deux 🙂