Bonjour !
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Il y a quelques semaines, je publiais un article sur la sécurité routière quand on part en balade à cheval pour rappeler les règles de sécurité quand on est à cheval.
C’est un vrai sujet, d’autant qu’il n’inclut pas que les cavaliers mais aussi tous les conducteurs (voitures, camions, motos, scooters) mais aussi les cyclistes ou les piétons !
Comment réussir tous ensemble à partager la route, à en avoir une utilisation bienveillante en toute sécurité, en faisant attention aux autres et à soi ? C’est une vrai question et c’est bien de cela qu’il s’agit quand on regarde le slogan de la sécurité routière : « Sécurité routière vivre ensemble ».
La semaine dernière, j’ai publié une vidéo sur Tik Tok. J’y remercie un conducteur qui a carrément arrêté sa voiture pour me laisser passer avec Oural sur un pont. L’idée de publier cette vidéo était de remercier à nouveau cette personne pour sa bienveillance puisque récemment j’ai eu droit à des coups de klaxon ou encore à des personnes qui nous doublent sans ralentir et (ou) sans s’écarter un peu.
J’avais envie de montrer autre chose : de montrer qu’il y a aussi des personnes gentilles qui laissent passer des cavaliers qui sont il faut le dire, comme les cyclistes ou les piétons, plus fragiles sur la route. Voici la vidéo en question.
@balade.a.cheval Une vidéo pour dire un grand merci à ce conducteur. Tellement important de montrer la bienveillance et la gentillesse des gens ❤️ #passioncheval #baladeacheval #chevaltiktok #promenadeacheval #securiteroutiere
Cette vidéo toute simple a généré un nombre de vues impressionnant (plus de 470 000 au moment où j’écris cet article) et des débats animés. Je n’attendais ni l’un ni l’autre.
Comme cette vidéo a eu plus de 44 000 likes, 1 700 partages et 700 commentaires, j’ai eu envie de relayer dans cet article les différents débats qu’il y a eu dans les commentaires parce que je trouve que c’est intéressant de connaître les différents points de vue des gens.
Pour notre approche de la balade à cheval c’est même essentiel car ça donne une ligne de conduite à suivre pour essayer de se sécuriser au maximum avec son cheval sans mettre en danger personne.
Sommaire de l'article
- 1 Sécurité routière vivre ensemble : bravo au chauffeur
- 2 Sécurité routière vivre ensemble : des personnes qui se reconnaissent dans le chauffeur
- 3 Méconnaissance du code de la route
- 4 Les chevaux n’ont rien à faire sur la route
- 5 Abus de gentillesse : j’aurais dû partir au trot
- 6 Mais pourquoi est-ce que je m’amuse à me balader sur une route bitumée ?
- 7 Des automobilistes qui se plaignent de n’être pas remercié par les cavaliers
- 8 La question de l’attente et de la patience dans notre monde qui court à toute allure
- 9 Et si j’avais trotté ?
- 10 Sécurité routière vivre ensemble : conclusion
Sécurité routière vivre ensemble : bravo au chauffeur
De nombreuses personnes remercient le chauffeur pour sa gentillesse et son civisme. Merci à eux !
Sécurité routière vivre ensemble : des personnes qui se reconnaissent dans le chauffeur
Ils sont nombreux à avoir expliqué comment ils essaient de faire au mieux s’ils croisent un cheval. Qu’ils soient à moto, en camion, en voiture, ils ralentissent ou s’arrêtent, se mettent sur le côté, patientent.
Leur objectif : ne pas effrayer le cheval et ne pas risquer une chute du cavalier. Merci à eux !
Méconnaissance du code de la route
Certains se posent la question : a-t-on le droit de faire du cheval sur la route ? Et ils ne connaissent pas la réponse.
Croiser un cheval sur une route c’est une situation assez rare et dans mes souvenirs d’entrainement au code de la route, les questions sur les cavaliers et les animaux en général ne sont pas du tout (mais alors pas du tout) centrales. C’est une situation qui arrive peu mais c’est aussi peut-être une lacune à combler dans les entraînements pour passer son code dans les auto-écoles ?
Bref, certaines personnes ne savaient pas que les chevaux ont l’autorisation d’emprunter les routes et la vidéo était très bien parce qu’elle a permis de le rappeler : oui les chevaux peuvent aller sur les routes (c’est écrit dans le code de la route). Là où ils n’ont pas le droit d’aller par exemple c’est sur les autoroutes et c’est logique (terre-plein central).
En tant que cavalier, il faut connaître ça sur le bout des doigts.
Les chevaux n’ont rien à faire sur la route
Appeler la police pour dire que je suis sur une route avec mon cheval, lire que la route n’est pas pour les bisounours (comprenez : les faibles), il y a eu plusieurs commentaires de ce type.
Certains automobilistes n’ont pas envie de nous voir sur les routes et considèrent que nous ne devrions pas y être. Quand nous y sommes nous les gênons.
C’est à savoir quand on se balade à cheval. Il faut vraiment faire attention. Il n’y aura pas que de la gentillesse.
Quand je regarde le slogan de la sécurité routière, je me dis qu’il y a encore du chemin à faire : sécurité routière vivre ensemble. Voilà un objectif magnifique et complexe à la fois quand je lis certains commentaires sous ma vidéo.
Abus de gentillesse : j’aurais dû partir au trot
Un débat s’est lancé rapidement sur la façon dont j’avais réagi. Plusieurs personnes – des cavaliers y compris – me disent que j’aurais dû passer le pont plus vite pour ne pas faire perdre son temps à la personne. J’avoue n’y avoir pas pensé un seul instant et je vais vous expliquer pourquoi.
Plusieurs réflexions là-dessus :
- tout dépend du contexte environnemental : je suis la seule à le savoir mais sous ce pont ce sont les rails du TGV et s’il passe au moment où on franchit le pont ça va faire énormément de bruit. Trotter sur le bitume ça se fait mais il y a un risque de glissade avec les fers, c’est à prendre en compte aussi et on n’a pas franchement envie de glisser sur un pont… Je considère que c’est un passage qui est difficile du coup je reste au pas pour notre sécurité
- mon cheval et moi on entre aussi en jeu (nos habitudes, ce qu’on arrive à traverser ou pas et à quel rythme, etc.),
- un cheval est un animal, et c’est aussi une proie, il peut avoir peur à n’importe quel moment alors dans des situations potentiellement complexes, je privilégie le pas
- le conducteur était tout content de me laisser passer et je n’ai pas du tout eu la sensation d’abuser de son temps parce qu’il était détendu et tranquille et qu’au départ je me suis moi-même arrêtée et mise sur le côté pour le laisser passer
- on a souvent plusieurs options, plusieurs choix qui s’offrent à nous : j’aurais pu aussi décider de rester arrêtée plus longtemps pour que le conducteur comprenne que je le laissais passer, ou j’aurais pu trotter
- j’ai l’impression d’avoir un bon pas quand on passe ce pont mais là encore, tout est subjectif (je traverse en 30-40 secondes).
Bref, je n’essaie pas de me justifier car je ne pense pas en avoir besoin. Ce que j’essaie juste de dire c’est que c’est difficile d’avoir une interprétation d’une situation sans en avoir le contexte, sans avoir toutes les clés.
Mais pourquoi est-ce que je m’amuse à me balader sur une route bitumée ?
Certains ne comprennent pas : pourquoi aller sur une route bitumée alors que je pourrais me balader dans la forêt ou des chemins de campagne ? Que fait cette cavalière à se balader à proximité des rails du TGV sur une route bitumée et un pont qui plus est (il faut vraiment être un peu bête pour en faire un passe temps surtout qu’il y a de tellement beaux chemins de balade !).
La réponse est simple et demande d’avoir déjà fait quelques balades à cheval : pour accéder à des chemins, à une forêt, assez souvent, on est obligé de faire de petites portions de route à cheval… Ce n’est clairement pas notre partie de la balade préférée mais on est obligé. Et pour les cavaliers qui n’ont pas besoin : vous avez beaucoup beaucoup de chance !
Des automobilistes qui se plaignent de n’être pas remercié par les cavaliers
Dans les commentaires, il y en a eu quelques-uns qui trouvaient que les cavaliers ne remerciaient pas quand ils ralentissaient ou s’arrêtaient.
Dans tous les cas, on a en tant que cavalier une responsabilité et un respect à avoir et tout cela on le trouve dans le “Merci” qu’on va dire à la personne en voiture ou à moto.
Je remercie systématiquement car je trouve cela trop important mais est-ce qu’on m’a toujours entendu ou vu ? ça je ne sais pas et je m’excuse si certaines personnes que j’ai croisées se sont dit que du haut de mon joli cheval je me croyais tout permis sans même être polie…
On est sur la route, il y a parfois d’autres voitures ou d’autres bruits extérieurs, se croiser peut aller assez vite, on n’a pas tous la voix qui porte alors est-ce que tous m’ont entendu ou ont compris mon geste de main qui dit merci, je n’en suis pas sûre.
Et je pense que des dizaines de mercis se perdent entre le cavalier qui le prononce et le conducteur qui ne l’entendra pas.
La question de l’attente et de la patience dans notre monde qui court à toute allure
Je ne suis pas partie au trot et du coup au lieu de faire perdre 25 secondes au conducteur je lui en ai fait perdre 40 (en gros).
Deux écoles se mènent bataille et ce qui est fou c ‘est qu’on peut faire partie des deux :
- qui est vraiment à une minute près dans sa vie ?
- il y a des moments dans notre vie où on sera à une minute près (rien que pour arriver à 18h00 à l’école plutôt que 18h01 ou attraper ce TGV qui part dans la minute).
Clairement, le conducteur qui m’a laissé passé n’était pas à une minute ce jour là, sinon je pense qu’il aurait pris la décision de passer quand je me suis mise sur le côté et qu’on s’est arrêté avec Oural.
Je suis la première à courir parce que j’ai des impératifs à respecter et que c’est parfois sur le fil.
Je suis la première à me régaler de mes balades au pas où je prends le temps de vivre.
Et si j’avais trotté ?
J’aurais sans doute eu des personnes qui m’auraient dit que je ne pensais pas aux articulations de mon cheval et que je prenais des risques inconsidérés en trottant sur un pont !
Sécurité routière vivre ensemble : conclusion
Il y aura toujours à redire alors la bonne chose à faire de manière générale c’est la chose que vous jugerez bonne à l’instant T dans les circonstances dans lesquelles vous êtes avec votre cheval.
Il y aura toujours des gens pour être d’accord avec vous et d’autres pour n’être pas d’accord. Plaire à tout le monde : les réseaux sociaux nous le montrent tous les jours, c’est tout simplement impossible.
Et un, deux, trois, quatre débats peuvent naitre d’une vidéo totalement bienveillante et pacifiste dans laquelle on dit juste Merci.
Quant au slogan « Sécurité routière vivre ensemble », essayons en tant que cavaliers d’être irréprochables sans pour autant nous mettre en danger et peut-être qu’un jour un spot publicitaire nous sera dédié pour sensibiliser notre droit à la route et la conduite à tenir si l’on rencontre un cheval et son cavalier au détour d’une route.
Article très juste. Ça fait du bien de rappeler certaines règles, c’est simplement du bon sens. Je suis surprise que certains puissent penser que la route soit interdite aux chevaux…(montés en plus!). Il n’y a pas si longtemps, on voyait des troupeaux de vaches traverser la route pour aller au champ mais ça tend à se raréfie pour les mêmes raisons : critiques des conducteurs, énervés de devoir attendre 2 minutes…
Bravo pour ce feed back, bravo aussi pour ton courage à cheval.
Bonnes balades ! 🙂