Bonjour !
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Cela fait quelques semaines que j’explore de nouveaux chemins avec deux objectifs assez différents l’un de l’autre :
- le premier c’est vraiment explorer pour découvrir de nouveaux chemins et agrandir mes tours de balade (et là avec ce que j’ai trouvé je peux partir une journée, même deux !)
- le second c’est de réussir à retrouver ma copine de balade avec qui j’adore monter et qui est maintenant dans une nouvelle écurie.
Pour explorer ces chemins, je suis obligée de passer par une petite route. Je dis petite parce qu’elle n’est pas large et qu’elle est toute mignonne. Elle longe une rivière, c’est une route de la campagne aixoise. Mais c’est quand même une départementale. Je dois l’emprunter sur un peu moins de 200 mètres pour ensuite tourner et là, un peu plus loin, des kilomètres de chemins de terre (et de cailloux) m’attendent. Le rêve.
Le problème c’est que sur cette route il m’arrive très souvent de me retrouver nez à nez avec des conducteurs qui ne se décalent pas sur le côté, qui ne ralentissent pas.
J’ai même eu quelqu’un qui nous a klaxonnés mon cheval et moi.
Bref, sur cette route, de nombreux conducteurs sont en infraction.
Alors évidemment je pourrais supposer que sur cette route, de façon absolument magique, Oural et moi devenons invisibles et pour cette raison, les voitures ne ralentissent pas et ne se décalent pas en me doublant.
Mais c’est oublier les voitures sympas qui ralentissent et se mettent sur le côté et c’est oublier aussi le conducteur ou la conductrice qui m’a carrément klaxonnée.
J’en tire la conclusion qu’Oural et moi n’avons pas le pouvoir de devenir invisible (ça aurait pu être rigolo mais non).
Bref, je trouvais important d’écrire un article sur le sujet du partage de la route entre les voitures, motos, camionnettes et les chevaux.
Parce que c’est de cela qu’il s’agit : de la notion de partage et de nos libertés.
Sommaire de l'article
- 1 Sécurité routière code de la route : que dit la loi ?
- 2 Croiser un cheval : un cas finalement assez rare
- 3 Sécurité routière code de la route : se sécuriser au maximum
- 4 Maintenant, comment faire évoluer ça ?
- 5 Sécurité routière code de la route : conclusion
Sécurité routière code de la route : que dit la loi ?
Comment réagir quand en tant qu’automobiliste on croise un cheval sur la route ?
L’article R413-17 du Code de la route stipule que les automobilistes doivent
- réduire leur vitesse lorsqu’ils croisent ou dépassent des animaux
- laisser au minimum 1 mètre d’écart avec l’animal en agglomération et 1m50 hors agglomération.
L’article ne peut pas être plus clair. Et heureusement, assez souvent, les conducteurs sont parfaits : ils ralentissent, ils s’écartent.
D’après mes recherches dépasser un cheval en gardant la limite autorisée par la route est considéré comme une contravention de quatrième classe. J’imagine que c’est la même chose pour l’utilisation du klaxon.
Quels sont les droits du cavalier sur la route ?
Voici les routes autorisées au cavalier :
- routes nationales
- routes départementales
- routes communales.
Les automobilistes doivent donc comprendre que sur une départementale par exemple un cheval et son cavalier ont tout à fait le droit de circuler.
Une exception à cette autorisation : une indication matérialisée (comme un panneau).
Quels sont les devoirs du cavalier qui emprunte une route ?
Dans quelles catégories se situent le cavalier à cheval et le cavalier à pied qui tient son cheval ?
La première chose à connaître est qu’il est considéré comme un véhicule sans moteur et non soumis à immatriculation s’il est sur son cheval. Le cavalier à cheval à donc le même statut qu’un cycliste.
Par contre, si vous êtes à pied et que vous tenez votre cheval en main, vous êtes considéré comme un conducteur d’animaux. Dans ce cas, le cavalier se tient entre les voitures et son cheval.
Comment respecter le code de la route ?
Le cavalier se doit de respecter le code de la route.
Vous pouvez consulter ici les devoirs du cavalier à cheval par rapport au code de la route. Un exemple : respecter les priorités. Il existe plusieurs priorités :
- priorité à droite
- priorité du piéton sur le cavalier, même si on se situe dans une allée cavalière.
Quelles sont les interdictions pour un cavalier et son cheval au niveau des routes ?
On ne peut pas aller :
- dans certaines grandes villes (se renseigner à chaque fois pour être sûr) mais de toute façon en général ce n’est pas l’objectif des baladeurs et des randonneurs qui cherchent plutôt la nature
- trottoirs non autorisés quand on est à cheval (mais hors village ou ville on peut circuler sur l’accotement dans le sens de la marche)
- sur les pistes cyclables
- sur les voies rapides et les autoroutes.
Croiser un cheval : un cas finalement assez rare
Alors évidemment, croiser un cheval quand on est en voiture c’est quand même assez rare. ça n’arrive pas souvent.
C’est sans doute pour cette raison que les conducteurs ne réagissent pas tous comme ils devraient pour assurer une entière sécurité au cheval et au cavalier : ils ont oublié ce petit bout du code de la route et ne savent plus qu’il leur est demandé de ralentir et de laisser 1m50 d’écart entre la voiture et le cheval.
S’ajoute à ça une méconnaissance des animaux et plus précisément des chevaux, sans doute, pour certains conducteurs. Le cheval peut être un animal craintif et avoir des réactions brusques s’il se sent par exemple en danger. En tant que cavalier, on le sait, mais tout le monde le sait-il ? Et tout le monde y pense-t-il dans le laps de temps (quelques secondes) de dépassement ?
Ci dessous, c’est assez fou de voir la différence de réaction entre les personnes qui conduisent le camion poubelle (qui ralentissent, qui se mettent sur le côté, mille mercis) et la camionnette de la Poste qui file à toute allure en se mettant quand même sur le côté.
Sécurité routière code de la route : se sécuriser au maximum
Comment faire ?
Au cavalier d’essayer de s’assurer une sécurité maximum sachant qu’il peut être confronté à un automobiliste qui ne respectera pas le code de la route. ça passe par exemple par :
- les bons accessoires pour être visible des automobilistes (gilet jaune, tapis ou manteau aux couleurs vives)
- connaître sur le bout des doigts le code de la route et le comportement à avoir avec son cheval
- une désensibilisation progressive de son cheval (commencer par de petites routes de campagne peu fréquentées avant d’oser s’aventurer sur la départementale des environs)
- partir avec un cavalier et un cheval aguerris pour commencer
- le port de la bombe et pourquoi pas d’un gilet de protection
- une vigilance extrême quand on a une petite portion de route à passer tout en gardant son calme et sa sérénité pour que le cheval soit confiant.
Sécurité routière code de la route : la question des assurances
Pour un cavalier, le mieux est d’avoir :
- une licence délivrée tout simplement par la FFE qui inclut l’assurance responsabilité civile du cavalier
- une assurance responsabilité civile propriétaire de chevaux (souvent possible dans votre assurance domicile, il suffit de demander à votre assurance) qui fonctionnera pour tout ce qui se passe hors action d’équitation.
Maintenant, comment faire évoluer ça ?
Cela faisait très longtemps que je n’avais pas eu de souci de ce type avec des voitures parce que je passais sur des routes bitumées peu fréquentées et plus petites (pas des départementales).
Le constat est le suivant : sur cette départementale, les gens roulent plus vite, sont plus nombreux et c’est comme si les consignes de sécurité s’évanouissaient pour certains conducteurs.
Ils sont pressés. Je les gêne. Qu’est-ce que je fais sur cette route qui est pour les voitures ? doivent-ils penser en me doublant à toute allure et en se disant que je suis en tort.
Et je sais que je ne suis pas malheureusement la seule cavalière en France à faire ce constat…
Alors comment faire bouger les choses sur le thème de la sécurité routière et du code de la route en lien avec l’accès des routes pour les chevaux et les cavaliers ?
La première chose, c’était d’écrire cet article. Et d’y associer des vidéos pour montrer ce qui se passe vraiment.
Quelques autres possibilités que je vois :
- appuyer sur cet article R413-17 dans les autos écoles (mettre dans les questions tests quelques questions avec des cavaliers et leurs chevaux pour que les futurs conducteurs soient sensibilisés davantage : que faut-il faire s’il y a un cheval sur la route, répéter que le cheval est assimilé à un véhicule sans moteur et a donc le droit par exemple d’emprunter une départementale au même titre qu’un cycliste)
- proposer une campagne de sensibilisation à l’échelle nationale (vous allez me dire que je suis très optimiste parce que les cavaliers de balade représentent un % de français tellement faible que ce ne sera jamais le cas mais j’imagine plutôt quelque chose de groupé avec les cyclistes)
- en parler sur les réseaux sociaux pour partager ces informations aux non cavaliers
- l’ajout d’un panneau de signalisation à certains endroits fréquentés par les chevaux pour indiquer “Attention, passage de cavaliers”.
Le souci pour cette dernière idée c’est de répondre à cette question : cette portion de route est-elle souvent empruntée par des cavaliers ? Dans mon cas, je ne sais pas si je suis seule ou non à passer ce petit bout de départementale. Une solution consisterait peut-être à placer des panneaux de signalisation “Attention passage de cavaliers” sur des routes passantes à proximité des centres équestres. Ou à essayer de se rapprocher d’une association équestre pour savoir si la portion de route est souvent empruntée par d’autres cavaliers.
Sécurité routière code de la route : conclusion
Des progrès de prévention sont à faire dans les auto écoles. Une communication à échelle nationale pour les cavaliers et les cyclistes pourrait sans doute beaucoup aider aussi car je reste persuadée que la plupart des gens ne se rendent pas forcément compte qu’ils peuvent mettre en danger un cavalier s’ils ne ralentissent pas et ne se décalent pas un peu. Le temps d’arriver à côté de nous est tellement court aussi et le code passé souvent bien loin. Bref il faudrait rafraîchir tout ça avec l’objectif d’apporter plus de sécurité aux cavaliers qui ont le droit d’emprunter les routes.
Partager la route avec bienveillance entre différents usagers, connaitre de chaque côté ses devoirs et la bonne attitude à avoir, voilà les objectifs que l’on devrait tous avoir sur la route.
Et pour les quelques personnes qui trouvent amusant de klaxonner, d’accélérer ou de mettre la musique à fond, je suis juste dépitée et j’espère qu’ils comprendront un jour qu’ils nous mettent en danger et qu’ils changeront.