Bonjour !
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Quand on débute en balade avec son cheval (jeune cheval, cavalier qui a plutôt fait de la carrière, cheval qui a fait peu d’extérieur), la peur de sortir seul peut se faire sentir et on va privilégier les promenades en groupe. Ce choix n’est pas l’assurance d’une balade calme : l’un des chevaux peut être chaud, excité, ou avoir peur, et l’instinct grégaire de nos amis à quatre pattes peut vite reprendre le dessus.
L’excitation ou la peur se répand comme une traînée de poudre et la balade s’annonce compliquée alors qu’au départ l’idée de la balade en groupe était de tous se rassurer !
Certains cavaliers préfèrent même monter seuls en balade. Leur philosophie pourrait être en quelque sorte : “Mieux vaut être seul que mal accompagné”. Mieux vaut sortir seul avec son cheval qui va être plus à l’écoute de son cavalier plutôt que sortir avec d’autres chevaux qui peuvent le distraire voire même dans les pires cas le doubler au galop quand on est au pas !
Et en même temps, ce serait dommage de se priver d’une balade à plusieurs. Qu’on ait un cheval énervé en groupe ou un cheval calme mais avec du coup la sensation qu’en groupe on peut se mettre davantage en danger parce que les autres chevaux peuvent représenter ce danger.
Une question se pose donc : comment gérer son cheval en groupe pour que la balade se passe bien, sans danger, et reste détendue ?
Sommaire de l'article
- 1 Trouver les bonnes personnes avec qui partir
- 2 Cheval énervé en balade : trouver un objectif faisable et raisonnable
- 3 Suivre les règles de sécurité classiques
- 4 Soigner son départ en balade
- 5 Cheval énervé en groupe : prévoir le bon emplacement pour chacun aide à retrouver le calme
- 6 S’interroger : pourquoi mon cheval s’énerve en groupe ?
- 7 Retarder les allures au maximum avec un cheval énervé ?
- 8 En conclusion : calmer le cheval énervé en groupe, un long travail
Trouver les bonnes personnes avec qui partir
Là, tout va dépendre de votre cheval et vous.
Si vous êtes des grands habitués de l’extérieur, vous pouvez partir à peu près avec tout le monde et être avec votre cheval une sorte de référent pour les autres. Il y a un cheval énervé, un peu chaud ? Ce n’est pas grave, votre dada reste calme. Un cheval vous double au galop sans vous prévenir ? Oui c’est dangereux, mais votre cheval ou votre jument vous écoute et comme vous ne donnez aucun signe de départ au galop, il reste tranquille.
Si vous êtes moins habitué à sortir en balade, le mieux est d’essayer de trouver justement un cavalier et un cheval référents, sur lequel vous pourrez compter en balade. Le cheval référent est habitué à passer le pont qui résonne : c’est parfait, votre cheval qui ne connait pas va pouvoir le suivre et cela va vraiment le rassurer.
La première balade c’est le test, on voit comment ça se passe et si on a envie de tenter plus tard une deuxième balade parce que ça a collé avec les autres chevaux et cavaliers (parfois ça ne colle pas).
Concernant le nombre, l’idéal est de partir sans être trop nombreux : 2,3,4,5. Plus on est nombreux plus on risque d’avoir un cheval ou un cavalier touchés par le stress, la peur, etc.
Cheval énervé en balade : trouver un objectif faisable et raisonnable
L’un des premiers objectifs peut être de passer une courte balade dans le calme avec un ou deux chevaux. Ensuite on peut allonger les balades, aller jusqu’à la journée avec la pause picnic de midi.
Un objectif plus compliqué, plus tardif du coup peut être d’assister à un rassemblement équestre comme la bénédiction de Calas Cabriès à Pâques où en plus de côtoyer des dizaines de chevaux, les chevaux vont être confrontés au bruit et à la foule dans un environnement inhabituel.
Délimitez bien votre objectif, ne le fixez pas trop haut : mieux vaut jalonner son parcours d’objectifs intermédiaires pour travailler au fur et à mesure avec son cheval.
On va éviter par exemple de partir du jour au lendemain en balade d’une matinée entière avec 6 autres cavaliers quand on a un cheval qui n’a pas l’habitude des sorties en groupe.
Suivre les règles de sécurité classiques
Elles sont essentielles pour tout le monde (et d’autant plus avec un cheval énervé, stressé, chaud) et permettent d’éviter de nombreux accidents :
- respect des distances : un cheval imaginaire entre deux chevaux
- ne pas doubler/dépasser au trot et au galop (cela m’est déjà arrivée de voir une fusée nous doubler sur le côté, heureusement Oural a bien réagi en restant au pas)
- ne pas se laisser distancer pour ensuite rattraper au trot (ça peut exciter certains chevaux et en énerver d’autres)
- garder assez de distance pendant les pauses pour éviter les coups de pied (observation d’un paysage, pause pour regarder son tracé)
- une bonne communication avec les autres cavaliers : dire quand on veut passer à l’allure suivante par exemple, ou quand on veut s’arrêter, quand on veut changer de place. Comme ça, aucun cavalier n’est surpris par ce qui se passe.
Soigner son départ en balade
Une bonne organisation
Pour une balade sereine, le début de la balade est essentiel :
- au pas on discute avec les autres cavaliers de la balade (tracé, durée, allures, météo car le froid peut par exemple avoir des conséquences sur le comportement des chevaux) et des chevaux (comportement, habitudes, points sur lesquels il faut une attention particulière)
- cette discussion mène à un plan de balade qui va correspondre aux cavaliers et aux chevaux
- on observe le comportement des chevaux (oreilles notamment pour voir si elles sont baissées en arrière ou au contraire portées vers l’avant, les chevaux s’apprécient-ils ?).
Les différentes compréhensions mutuelles
On cherche une compréhension mutuelle entre :
- chaque cavalier et son cheval
- les cavaliers
- les chevaux.
Le Graal : trouver cet équilibre. Mais on se rend compte que ce n’est pas si simple car on est nombreux ! Et un gland qui tombe sur les fesses d’un cheval ou un chien qui se met à aboyer peut mettre cet équilibre en péril.
Cheval énervé en groupe : prévoir le bon emplacement pour chacun aide à retrouver le calme
Quel emplacement tranquillise mon cheval ?
Il y a certains chevaux qui peuvent très bien se retrouver devant, au milieu ou derrière sans être gênés et en restant d’une humeur constante. Mais ce n’est pas le cas de tous.
Pour une balade en groupe sereine, l’idée va être de trouver la bonne place pour chaque cheval :
- il y a des chevaux qui sont bien plus à l’aise devant (être derrière un autre cheval peut les énerver)
- il y a des chevaux qui peuvent botter et doivent donc se trouver en dernière position de la file
- il y a des chevaux qui seront très contents d’être au milieu du groupe car cela va les rassurer.
Si vous connaissez votre cheval, vous savez quelle place il préfère. Pour une balade tranquille, essayez de voir avec les autres cavaliers si vos places préférées sont compatibles. C’est l’idéal car cela crée un certain équilibre très rapidement.
Travailler les places plus difficiles
Pour des balades un peu plus sportives et pour avancer avec son cheval, on peut très bien aussi se positionner à une place qu’il n’aime pas…
Au début de mes balades avec Oural, il n’aimait pas du tout être derrière quand on était au pas. Il s’énervait vite, grinçait des dents. Les premières balades je me suis arrangée pour être donc devant où tout allait mieux.
Puis on a travaillé ça ensemble. J’ai d’abord essayé de répondre à la question : pourquoi est-ce qu’il s’énerve quand il est derrière ?
Oural s’énervait derrière parce qu’il a de base une belle foulée et qu’il avance d’un bon pas (on m’a souvent dit d’ailleurs en rigolant que je me fais embarquer au pas). Du coup, derrière un autre cheval il se retrouve bloqué pour aller à son rythme et moi je passais mon temps à le ralentir pour qu’il garde ses distances ce qui l’énervait un peu plus car dans ces moments là j’étais trop présente au niveau des rênes et de mes actions de main. C’était un cercle vicieux sans solution, il fallait que je change quelque chose.
Du coup j’ai commencé à mettre en place plusieurs actions :
- le mettre derrière un autre cheval pendant des courtes durées et avec des rênes détendues pour qu’il comprenne que ce n’était pas une punition d’être derrière, quand il faisait bien je le félicitais (ensuite on se remettait devant)
- si je voyais qu’il me grignotait trop l’espace avec le cheval devant je m’arrangeais soit pour faire un grand cercle d’un coté ou de l’autre, soit pour ne plus être en file indienne et me caler sur le coté avec lui (comme il n’avait plus les fesses de l’autre cheval devant mais plutôt à côté, il se calait mieux sur le rythme de l’autre cheval).
Le botte à botte
En balade, les positions ne sont pas figées, l’idée est donc de travailler :
- la traditionnelle file indienne et
- ce qu’on appelle le botte à botte particulièrement agréable pour papoter !
Avec Oural, au début, on a travaillé aussi sur les trottings cote à cote (en botte à botte donc) avec un autre cheval. Il n’avait qu’une envie c’était de dépasser et d’aller devant. Il y a une période où on a donc fait beaucoup de trots cote à cote et à force d’entrainement et d’habitude, au bout de 5-6 séances, on se faisait des trots cote à cote dans le calme. C’était gagné.
S’interroger : pourquoi mon cheval s’énerve en groupe ?
Se poser la question et trouver des réponses pour aider le cheval énervé
C’est la première question à se poser. Ensuite, il va falloir trouver la réponse. Sachant qu’il existe plusieurs réponses possibles, les chevaux ne sont pas des trottinettes ou des vélos.
Il va falloir déjà se demander si c’est vraiment le groupe qui pose souci. Car le cheval peut chauffer en balade et s’énerver pour plein d’autres raisons comme le froid, les insectes, un bruit qui lui fait peur, le vent, etc.
Dans le cas d’Oural, son énervement venait du rythme de la balade et de mon changement dans ma façon de monter : il n’aimait pas se plier au rythme des autres chevaux qui était plus lent que le sien et au départ je passais mon temps à le ralentir avec des rênes plus courtes que lorsque j’étais devant.
La réponse à la question, on le voit, peut être aussi bien liée au cavalier ou au cheval, ou aux deux. Il va falloir passer par la case remise en question pour avancer.
On peut s’interroger aussi par rapport au passé du cheval : est-ce qu’il a fait des courses ? est-ce qu’il est habitué à l’extérieur ou non ? Son âge entre aussi en compte.
Il peut y avoir aussi une question d’habitude : sortir trop souvent seul peut mener le cheval à être excité si l’on tente une sortie avec d’autres. Globalement, j’ai l’impression que les chevaux autour peuvent déconcentrer notre cheval. Quand on est seul à seul, le cheval est à notre écoute, il n’existe pas d’autre alternative à suivre. Quand plusieurs chevaux sont en balade ensemble, l’instinct grégaire revient de plus belle : un cheval a peur, les autres peuvent avoir peur aussi : la peur est communicative. L’excitation aussi. Du coup la difficulté va être de rester en tant que cavalier celui que notre cheval écoute.
Trois choses à faire pour le cavalier :
- rester maître à bord : c’est à dire continuer à donner au cheval des indications même si on n’est pas devant (ne pas devenir un fantôme en bref, c’est par exemple garder ses distances avec les autres chevaux, féliciter, rassurer, demander de ralentir, changer de place) et le cheval doit écouter ces indications et les mettre en pratique
- ne pas stresser même s’il se produit un événement désagréable, le cheval doit sentir que son cavalier est zen, confiant, détendu, prêt à tout affronter dans le calme (même si un cheval a peur, il sera plus rassuré)
- ne pas changer sa façon de monter : ce n’est pas parce qu’on est plusieurs à faire la balade qu’il faut raccourcir les rênes ou mettre plus de jambes et ce n’est pas toujours facile à faire (avec Oural au début mes rênes étaient trop courtes quand j’étais derrière alors qu’elles étaient longues quand j’étais devant, ce changement forcément changeait ses réactions).
La relation cheval cavalier comme l’une des réponses universelles
Comme à chaque fois, travailler un élément particulier, ici sortir à cheval en groupe fait partie en fait d’un tout : la relation que vous avez avec votre cheval. Est-ce qu’il vous écoute ? Est-ce qu’il vous fait confiance ? Est-ce que vous le rassurez ? Chaque instant passé avec lui permet de construire la relation.
Sortir à cheval en groupe ne va pas se régler simplement en s’entraînant à sortir avec plusieurs chevaux, le travail sur cet élément particulier va avoir aussi lieu
- quand vous travaillez à pied
- quand vous travaillez en carrière ou manège
- en s’occupant de son cheval (soins, observation)
- en vous promenant seul avec lui (à cheval ou à côté).
Là encore, le maître mot c’est d’être patient. Et d’y aller progressivement pour mettre le cheval en confiance et lui montrer qu’il enchaîne les succès avec facilité.
Retarder les allures au maximum avec un cheval énervé ?
Passer à l’allure supérieure ou rester au pas avec un cheval énervé ?
Si les chevaux sont énervés, tenter une allure (contrôlée) peut être une façon de faire baisser leur excitation : avec un long trotting, les premières foulées seront peut-être un peu compliquées mais quand les chevaux comprendront que le trot est parti pour durer, le calme devrait revenir. Bref passer à l’allure supérieure peut vraiment faire descendre la pression d’autant plus s’il fait froid : les chevaux se réchaufferont beaucoup plus vite.
Après, cela va dépendre de plusieurs facteurs :
- les cavaliers sont-ils tous ok pour trotter (niveau, peur) ?
- est-ce que le groupe de par sa composition peut espérer un trot tranquille sans que cela n’excite encore davantage car parfois ce n’est pas possible ?
Je me souviens très bien d’un jeune trotteur que j’ai monté à Rambouillet, c’était il y a un moment, je n’avais pas encore rencontré Oural. Il avait été travaillé pour sortir en balade, mais tout était encore très nouveau pour lui. Il s’appelle Tagemani.
Très vite, en début de balade, j’avais senti qu’il était vraiment chaud et excité. Il voulait avancer le plus vite possible, réagissait au moindre bruit et au moindre mouvement. C’était une vraie pile électrique et j’avais un peu l’impression d’être sur un siège éjectable.
La solution de trotter ne marche pas toujours mais ce jour là, avec lui, ça a marché. Un long trot sur les pistes sablées de la forêt m’a vraiment aidé à le calmer. Quand le cheval a vraiment très envie d’avancer, le laisser avancer (en gardant bien sûr le contrôle) est une technique vraiment efficace. Cette fois là, je pense que ça l’a fait penser à autre chose, il s’est concentré sur le trot et en a oublié son excitation à l’idée de sortir dans la forêt.
Galoper dans le calme
Souvent, quand on a un cheval “qui a du sang” ou un cheval énervé à l’instant T, on peut appréhender le trot et surtout le galop. Quelques idées pour avoir un galop dans le calme :
- chevaux et cavaliers prennent la place où ils sont le plus à l’aise
- trouver un terrain propice à un galop dans le calme (un joli chemin avec un peu de montée c’est parfait car cela va demander au cheval plus d’énergie)
- être déjà parti depuis un moment en balade : le cheval a déjà bien marché et trotté, il a compris qu’on était parti pour une balade plutôt longue
- ne pas galoper sur le chemin du retour
- avoir détendu votre cheval en longe ou en liberté avant de partir pour qu’il lâche son excédent d’énergie avant le début de la balade
- faire attention aux signaux qu’on envoie en tant que cavalier donc essayer de garder une ligne de conduite globale (le cheval ressent tout, il va aussi ressentir la préparation du départ au galop et si on gesticule trop ou on se fige, le signal envoyé au cheval est stressant).
- féliciter son cheval quand le galop s’est bien passé
- forcément bien garder ses distances et ne pas doubler les autres chevaux.
Travailler son cheval en balade
On a souvent l’impression que partir en balade c’est partir à la cool sans rien demander à son cheval. Mais ce n’est pas vrai. On peut faire travailler son cheval en balade, et on a tout intérêt à le faire puisque c’est aussi ce travail qui va permettre de sortir de plus en plus sereinement en promenade. Une alternative qui peut fonctionner pour un cheval énervé, un cheval chaud en extérieur, est d’ailleurs de lui faire penser à autre chose, pourquoi pas alors lui proposer un exercice pour lui changer les idées ?
Avec Oural, j’ai beaucoup travaillé les transitions pendant un long moment (pas au trot, trot au pas, trot au galop, galop au trot, pas arrêt, trot arrêt). On peut penser aussi au travail de direction qui est tout aussi essentiel.
Pour réussir à être à l’aise aux trois allures en groupe, il va donc falloir s’entrainer, en se donnant au début, comme on l’a dit plus tôt des objectifs facilement atteignables : deux heures de balade avec un autre cavalier et pas mal de trot dans le calme, cela peut être un premier objectif avant de se lancer bien plus tard dans un galop à 8 !
En conclusion : calmer le cheval énervé en groupe, un long travail
Patience, entrainement, temps, compréhension mutuelle, remise en question : comme toujours, le souci ne va pas se régler du jour au lendemain.
Mais ce qui est positif c’est que chaque instant passé avec son cheval permet de progresser un peu vers l’objectif qu’on s’est fixé. Un poney chaud, un cheval énervé quand on se promène à plusieurs n’est pas une fatalité, cela demande juste de se poser pour réfléchir et de mettre en place un plan d’action pour réussir à régler le problème et éviter de se mettre en danger (et de mettre en danger ses compagnons de promenade à cheval).
Et je peux vous dire que le jour où j’ai vu Oural rester au pas pendant que le cheval qui était derrière lui nous dépassait dans un galop pas du tout prévu, j’ai été vraiment fière de nous et je me suis dit aussi que c’était très bien que ça nous arrive maintenant qu’on se connait très bien plutôt qu’au bout de la deuxième balade ensemble !
Merci pour ce bel article avec plein de bons conseils
On.pense que sortir.en.groupe est plus simple et.bien, par expérience, pas du tout et l’on retrouve bien tous ces petits inconvénients dans ces pages