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Help, mon cheval embarque en balade !

Bonjour !
Si vous aimez l’équitation d’extérieur, vous voudrez sans doute lire le guide des 16 astuces simples pour réussir ses balades à cheval. Cliquez ici pour télécharger le guide gratuitement ! 🙂

Le galop en promenade à cheval est un moment magique mais certaines fois il peut devenir un cauchemar, notamment quand le cheval embarque en balade.
Stress, sueurs froides, peur de ne pas réussir à arrêter sa monture qui fait souvent dans les 500 kilos…

L’objectif de cet article va être double : réfléchir aux raisons pour lesquelles un cheval embarque et lister un panel de solutions qui puisse être comme une boite à outils pour le cavalier dans laquelle piocher pour éviter la situation et pour la gérer quand il est trop tard.

Sommaire de l'article

Mon cheval embarque : qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

Il existe quelques synonymes du cheval qui embarque : on dit aussi qu’un cheval s’emballe ou qu’il prend la main. Le cheval qui embarque décide de partir soudainement et violemment au galop en prenant appui sur le mors, sur la main.

Pour le cavalier et le cheval, c’est donc une situation dangereuse, d’autant qu’en extérieur on ne sait pas sur quoi ou qui on va tomber lancé à pleine vitesse.

Mon cheval embarque en balade : plusieurs explications possibles

Avant de trouver des solutions, la première chose à faire est d’essayer de comprendre pourquoi le cheval embarque. Il y peut y avoir plusieurs raisons : 

  • une douleur physique (problème avec la selle ou le filet, problème physique non causé par le matériel mais qui cause des douleurs aux dents, au dos, énervement à cause des rênes trop ajustées, mouches et taons qui l’asticotent ou le piquent, etc.)
  • la peur alors votre cheval prend tout simplement la fuite aussi vite que possible en répondant à son instinct de survie et à sa place de proie dans la nature (exemple : il a peur des voitures)
  • un problème d’équilibre du cheval (qui tentera alors d’accélerer pour essayer de se rééquilibrer par une fuite en avant)
  • une grande énergie et l’envie de se défouler, de galoper vite
  • une grande envie de rentrer à l’écurie pour se retrouver en terrain connu et retrouver les autres chevaux avec lesquels il vit
  • une alimentation trop riche par rapport à son travail quotidien
  • le froid.

Un cheval qui embarque, c’est donc un cheval qui fait jouer un mécanisme de protection, ou qui matérialise la joie d’aller vite, ou qui tente de régler un problème par lui-même. Les possibilités sont nombreuses, la première chose va être pour le cavalier de poser un diagnostic pour comprendre pourquoi il perd littéralement le contrôle de son cheval, de sa jument ou de son poney.
Pas besoin de sortir votre stéthoscope et d’enfiler la blouse blanche, mais par contre une réflexion s’impose pour essayer de comprendre pourquoi le cheval réagit de cette façon.
En comprenant pourquoi le cheval prend la main, on va pouvoir trouver la ou les bonnes solutions pour mettre fin à ce comportement dangereux.

Je mets toutes les chances de mon côté pour ne pas me faire embarquer

Et si l’alimentation était trop riche ?

Pas évident de savoir quelle est l’alimentation idéale pour un cheval. Cela va dépendre de son environnement, de son âge, du nombre de ses sorties, etc.
N’hésitez pas à demander conseil aux personnes de l’écurie car si une alimentation trop riche peut exciter, une alimentation insuffisante est aussi un problème.
Un exemple tout simple : un cheval monté une fois par semaine pour une balade n’a pas besoin de granulés. Au foin ou à l’herbe, avec quelques carottes ou pommes que lui donne son cavalier, il ira très bien.

L’état de santé du cheval

Avant toute balade, il y a ce fameux moment du pansage à l’écurie ou au centre équestre. Un moment important pour énormément de raisons : il permet par exemple de faire connaissance avec son cheval mais aussi de vérifier que le cheval n’a pas de bobo ou de gêne particulière.

On ne brosse pas son poney ou sa jument pour le faire beau (ce n’est pas en tout cas l’objectif premier), c’est plutôt pour être à l’affût du moindre bobo.
Les deux sont quand même  liés : un cheval avec des plaques de boue séchées nécessitera par exemple un cavalier qui nettoie ces fameuses plaques pour éviter de mauvais frottements avec le tapis. Et en prime, le cheval sera tout propre.

Le dos, le passage de sangle, le garrot, les membres, la tête, on essaie de faire attention à toutes ces parties du corps qui vont être au contact du matériel.
Ne pas oublier non plus de regarder la peau du cheval à l’endroit du licol car c’est aussi à cet endroit qu’il y aura plus tard le filet. L’objectif est d’éviter notamment tout frottement.

Enquêter du côté du médical si le cheval embarque

Cela fait plusieurs fois que le cheval ou le poney embarque, et cela fait peut-être un moment qu’il n’a pas vu l’ostéopathe ou le dentiste. On peut penser au vétérinaire aussi si on soupçonne un problème plus profond, ou au maréchal si on suspecte un problème lié aux pieds.
Et si, en effet, embarquer était la réponse à une douleur ? Ou le moyen de montrer une douleur ? 

Quelle est l’histoire de mon cheval ? Et son éducation ?

C’est une question intéressante à se poser : quelle est l’histoire du cheval ? Quelle a été son éducation ? Comment s’est passé le travail à pied ? Les premières balades en extérieur ? Les suivantes ?

Le passé du cheval peut nous dire beaucoup de son présent, un peu comme pour nous finalement.
C’est en connaissant le passé qu’on va pouvoir comprendre le présent et construire le futur du cheval.

Le matériel du cheval

Un matériel inadapté peut provoquer des douleurs. Le cheval peut vouloir tenter de faire passer ou diminuer la douleur en accélérant. 
Pour avoir un cheval bien dans sa tête, bien dans son corps, il faut un matériel qui lui soit adapté, qui ne lui fasse pas mal.
Ce peut donc être une piste à creuser. 

preparation du cheval avant la balade

Réfléchir à son choix de balade 

L’endroit où on galope en balade est crucial. J’en parle longuement dans cet article. Dans notre réflexion sur le cheval qui embarque, il va falloir prendre garde à ne pas galoper dans des endroits où le cheval risque de s’exciter, principalement sur le chemin du retour.
Au galop à l’aller, les chevaux sont souvent beaucoup plus tranquilles parce qu’ils ne savent pas encore combien de temps la promenade va durer et qu’ils savent qu’ils ne sont pas encore sur le chemin du retour pour retrouver les copains. C’est le meilleur moment pour envisager un galop.

La deuxième règle à suivre c’est de ne pas galoper toujours au même endroit. Galoper toujours sur le même sentier, il n’y a rien de mieux pour exciter les juments, chevaux et poneys qui vont avoir envie de partir de façon systématique plein gaz. Dans ses balades il faut donc essayer de trouver différents endroits ou galoper, et ne pas toujours y galoper.

La troisième règle, si on sent son cheval chaud, c’est de parier sur le trotting si le terrain le permet. Dans cette allure plus soutenue, le cheval va se détendre au fur et à mesure tout en utilisant son énergie.

Une balade à cheval a de nombreux paramètres et voici une autre question à se poser : quand est-ce que mon cheval embarque ? Quand je me balade seul avec lui ? Quand je me balade en groupe ? Si quand vous vous baladez seul avec votre cheval tout va bien mais qu’il embarque quand vous sortez à plusieurs chevaux/cavaliers, je vous conseille de lire aussi cet article.

Travailler l’équilibre du cheval

Pour éviter de se faire prendre la main par son cheval et de perdre le contrôle, une bonne solution pour travailler en amont, est de travailler sur les transitions, notamment les transitions descendantes : du galop au trot, du trot au pas, et du pas à l’arrêt. Ainsi le cheval apprend à reporter son poids sur l’arrière-main.

Les déplacements latéraux, qu’on travaille beaucoup en équitation classique sont aussi une bonne idée puisqu’ils vont permettre au cheval de travailler son équilibre.

Détendre son cheval en carrière, en manège ou dans le rond de longe

Vous sentez que votre cheval est bouillant d’énergie ce matin, pourquoi ne pas le laisser se défouler une demi-heure dans le rond de longe ou faire une demi heure de carrière pour commencer à faire quelques allures en terrain connu ?
Cette astuce est encore plus intéressante l’hiver, quand il fait froid, et que le cheval qui peut avoir un peu froid aussi a envie de se réchauffer en avançant. Il sera ensuite beaucoup plus calme pendant la promenade.

Je me souviens d’un prof de poney que j’avais quand j’étais petite, je devais avoir 8 ans. Les matins d’hiver, avant de nous donner les poneys à brosser et à préparer, il les mettait une demi-heure dans le manège pour qu’ils puissent “péter un coup” et être plus calmes ensuite. Il faut dire que les poneys sortaient d’une nuit au boxe, clairement pas l’idéal pour un animal à 4 pattes.

D’ailleurs, c’est vrai qu’un cheval au pré ou dans un paddock un peu grand a la liberté de se défouler quand il le souhaite, contrairement à un cheval en boxe. Avoir son cheval qui vit dans un grand espace peut être aussi un atout dans cette recherche de ne pas se faire embarquer.

cheval se defoule en liberte

Rester zen et travailler la confiance du cheval en son cavalier

C’est un leitmotiv dans pas mal de mes articles, je m’en rends compte. Pour moi, il est essentiel qu’en tant que cavalier on garde son calme et on soit détendu. Le cheval est une éponge, il ressent nos émotions, y compris la peur, le stress. L’objectif du cavalier, c’est donc d’essayer de garder son calme, quoiqu’il arrive.
Sauf que… ça ne marche pas tout le temps…

Et je l’expérimente de temps en temps sur Oural, notamment quand je me retrouve surprise par quelque chose en promenade. Souvent c’est un chien qui apparait de nulle part en aboyant. Ma réponse c’est la surprise, un éclair de stress. Et c’est systématique, Oural sursaute, on sursaute en même temps. On a notre petit stress en même temps, qui passe assez vite avec des caresses, la voix pour rassurer et le fait qu’on continue notre balade comme si de rien n’était.

Bref, ce n’est pas facile, mais il faut essayer d’être calme, serein et détendu à cheval, de montrer au cheval que même devant un potentiel danger on garde son calme. L’objectif c’est aussi que le cheval fasse confiance à son cavalier et se sente en sécurité avec lui. C’est donc un véritable travail de fond, sur la durée, mais qui va être payant et tellement magique une fois installé.

Galoper derrière un cheval calme si votre cheval embarque

L’une des options pour parer au risque de se faire embarquer est d’essayer de partir en se mettant derrière un cheval tranquille et calme au galop. Comme ça, quand on tente un galop, on est derrière le cheval calme, qui agit comme une barrière à ne pas dépasser pour le cheval.
Pour cela, il faut être sûr du calme du cheval et du cavalier qui viennent avec vous, même si on ne peut pas l’être à 100% (éviter un cheval qui botte par exemple ou qui peut s’énerver s’il sent que derrière lui le cheval s’excite).

Ne pas hésiter à galoper vite de temps en temps 

Un gros galop c’est un moment sympa à partager avec son cheval et cela permet de connaître les sensations du galop à pleine vitesse.
Quand les conditions de sécurité sont là, que le terrain s’y prête et si en plus de ça le cheval a vraiment très envie, un grand galop est bénéfique pour tout le monde, du moment que c’est le cavalier qui en fait la demande et que le départ au galop se fait dans le calme.

Un cheval qui a de l’allant peut faire peur, mais en le bridant systématiquement c’est là qu’on risque de se faire embarquer. À certains moments, il faut savoir lui demander d’avancer pour éviter d’avoir l’effet cocotte minute. Et profiter de ce petit shot d’adrénaline !

Habituer son cheval à l’extérieur

Plus le cheval sort en extérieur plus il sera calme et confiant dehors, une façon d’éviter par exemple qu’il prenne peur à chaque croisement et démarre au triple galop pour fuir ce qui est pour lui à cet instant précis un grand danger.
Quand j’étais petite, puis ado, je montais dans un club en région parisienne où les balades se faisaient rares. Elles étaient quasi inexistantes toute l’année et souvent, au mois de juin, pour le dernier cours, on partait en balade dans la forêt. Et c’était folklorique. Les chevaux étaient sur l’œil, ils regardaient partout autour d’eux, quand l’un deux faisaient un écart les autres étaient tout aussi apeurés, et je dois l’avouer, j’avais peur moi aussi à certains moments.

Le b.a.-ba  des balades tranquilles en extérieur, c’est des balades régulières.
Le problème c’est qu’on peut vite être confronté à un cercle vicieux : les chevaux ont peur en balade alors on ne part pas en balade et quand un jour on décide de réessayer, c’est avec un peu de stress et on repart de 0.

Savoir reconnaître le moment juste avant de se faire embarquer

Il va y avoir un laps de temps très bref, une à deux secondes, avant de se faire prendre la main. Ce laps de temps très court, si on agit à ce moment-là, peut éviter de se faire embarquer.

Mais quoi faire à cet instant ? Plusieurs possibilités qui dépendent du cheval : lui demander de partir pour un trotting, lui proposer un exercice à faire pour lui enlever l’idée du triple galop, lui demander justement de galoper pour faire baisser la tension, etc. C’est le moment où il va falloir occuper le cheval avec des exercices qui vont le canaliser et lui faire oublier l’idée qu’il avait quelques secondes plus tôt.

Cette astuce des exercices peut même se faire bien avant ce moment pour les chevaux qui ont besoin de variations pour rester au calme.

Je me fais embarquer, comment arrêter mon cheval ?

Penser à se redresser en pleine nature

La première chose quand on se fait embarquer, c’est de penser à se redresser puisqu’on veut en quelque sorte redresser son cheval. Le poids du corps qui se met un peu en arrière, le fait de se redresser, sont autant d’indications qui vont dire au cheval qu’il faut ralentir.

La voix pour calmer le cheval qui prend la main

Même lancé au triple galop, le cheval vous entend encore et la voix, même si elle sera sans doute inefficace seule, peut être une aide à associer à d’autres actions pour ralentir. Parlez calmement à votre cheval, rassurez-le, tentez de le calmer à la voix tout en lui demandant l’ordre auquel vous l’avez habitué, ce peut être “doucement”, “au trot”, “ralentis”, etc.

La solution du cercle quand le cheval prend la main

C’est une solution que j’ai beaucoup utilisé quand je montais en carrière et en manège et c’est une solution qui peut fonctionner aussi en extérieur à certains endroits c’est-à-dire sur des terrains dégagés comme un champ.

Mettre le cheval en cercle permet de l’inscrire dans un terrain délimité. Au début, le mieux est de faire un cercle assez grand, qu’on va essayer de réduire un peu. De cette façon on ne déséquilibre pas le cheval.  En cercle, le cheval va ralentir, se calmer au fur et à mesure, retrouver une optique de travail. C’est une façon assez douce finalement de reprendre le contrôle.

Sur les sentiers de forêt, cette solution ne fonctionnera pas car s’il faut en plus gérer le slalom entre les arbres tout en étant lancé au triple galop on se met dans une situation encore plus dangereuse. 

le cercle pour calmer un cheval au galop

Le demi-arrêt quand le cheval embarque

C’est une technique qui fonctionne assez bien quand on est bloqué en ligne droite et que la mise en cercle n’est pas possible. Elle permet d’arrêter son cheval droit, sans risquer donc de le déséquilibrer.
Le demi-arrêt est une action d’une main, brève, légère et éphémère, de bas en haut et sur des rênes ajustées, qu’on associe à un grandissement du buste : le cavalier se redresse, parce qu’il va demander à son cheval de se redresser.
L’objectif du demi-arrêt est de rééquilibrer le cheval sur les hanches, de le redresser, un peu comme si on voulait faire grandir son cheval.

C’est une solution d’urgence, qui a fait ses preuves pour ralentir les chevaux qui embarquent. Comme pour toute action, l’important va être le dosage. Et de relâcher la pression après le demi-arrêt, quitte à en refaire un pour continuer à ralentir.
Avec cette solution, on arrête son cheval droit.

Demander à son cheval d’avancer s’il prend la main ?

Là vous devez vous dire que je devrais peut-être faire une pause dans l’écriture de l’article : on parle de comment arrêter un cheval qui embarque et j’écris de le faire avancer… Cela peut sembler complètement contradictoire. Mais pas tant que ça parce que si vous commencez à donner des jambes quand votre cheval vous a pris la main, vous faites passer un message de contrôle au cheval : en fait ce n’est pas toi qui choisit d’accélérer, c’est moi. Et ensuite, vous demandez de ralentir, comme vous faites d’habitude.

Attention, cette solution ne fonctionne pas pour tous les chevaux et dans tous les environnements, il faut que le terrain soit galopable sans danger pour s’y risquer. L’autre intérêt c’est que cela peut permettre à votre cheval de lâcher le gaz pour être ensuite plus calme.

Une technique efficace avec les réformés qui embarquent

J’ai monté beaucoup de trotteurs à Rambouillet et une méthode qui fonctionnait bien était le principe de relâcher vraiment la pression des rênes pour qu’ils ne puissent plus s’appuyer sur le mors.
Cela peut paraître là encore contradictoire : quand on se fait embarquer par son cheval on a plutôt envie de raccourcir ses rênes au maximum pour reprendre le contrôle. Mais le problème c’est qu’en racourcissant les rênes on va donner plus d’appui au cheval et du coup il va accélérer.

Je ne suis pas jockey mais il me semble que pour un trotteur qui fait des courses, tirer sur les rênes veut justement dire “plus vite”. C’est valable pour tous les chevaux mais encore plus avec des trotteurs et des galopeurs, tirer sur les rênes est contre productif.
Du coup l’idée est de faire varier la tension dans les rênes : relâcher les rênes, puis reprendre, relâcher, puis reprendre. Attention : on ne se retrouve pas rênes longues, c’est plus un travail dans les doigts : ouvrir les doigts pour rendre les rênes, fermer les doigts pour reprendre. Une vraie gymnastique des doigts, peut-être que les pianistes et les guitaristes y arrivent particulièrement bien !

La technique de Véronique de Saint Vaulry quand le cheval embarque

Si vous êtes un ou une adepte du PAD et de l’équitation sous contrat, Véronique de Saint Vaulry propose une méthode pour les chevaux en appui sur la main au galop : “La règle de base, pour un rythme modéré, c’est de jeter les rênes et d’attendre. À la moindre accélération, reprenez aussitôt, ramenez-le dans un rythme légèrement inférieur à celui que vous souhaitez, et jetez les rênes. Puis reprenez la surveillance… Il faudra sans doute fréquemment intervenir au début, puis le cheval apprendra à se tenir tout seul, sans dépasser la limite.” (extrait du livre Le cheval d’extérieur, L’éduquer, le dresser).
Son astuce pour que le cheval comprenne plus rapidement est d’augmenter à chaque fois la durée des galops pour que le cheval ou le poney ou la jument comprenne qu’il va y avoir un effort à fournir sur la durée.

L’arrêt d’urgence en pleine nature

Attention à cette solution qui en fait n’en est pas une quand le cheval est déjà parti plein galop, plein pot. Je suis assez frileuse avec cet arrêt d’urgence, dont le nom correspond pourtant à ce qu’on souhaite faire : un arrêt d’urgence.
La technique consiste à ramener la tête du cheval à gauche ou à droite à l’aide d’une rêne, il s’agit donc d’une flexion d’encolure très poussée qui empêche le cheval d’avancer.

Le souci c’est que : 

  • le cheval doit déjà connaître cette action pour y répondre correctement, et parfois on ne sait pas si le cheval qu’on monte la connaît
  • c’est une technique qui risque de déséquilibrer le cheval, et un cheval déséquilibré au triple galop en extérieur (terrain pentu, glissant, inégal), c’est un cheval qui risque tout simplement de tomber en entraînant son cavalier dans sa chute
  • son utilisation risque de bloquer l’articulation lombo-sacrale du cheval.

Donc lancé au triple galop on oublie l’arrêt d’urgence.

Tester un mors différent

C’est une solution souvent dénigrée car elle peut être jugée comme brutale : conseiller de changer de mors pour prendre un mors un peu plus fort peut pourtant être une bonne idée.
Se faire embarquer en promenade est dangereux : que se passe-t-il si on se rapproche d’une nationale à un rythme effréné ? Comment faire si on fonce droit vers un arbre ? Il va falloir être sûr de pouvoir arrêter son cheval, et parfois très vite. Un mors un peu plus fort peut sauver la vie d’un cavalier et de son cheval. C’est alors une utilisation d’urgence.

Choisir un mort fort ne veut pas dire qu’on est un cavalier brutal. On pourrait plutôt dire qu’un mors est sévère selon l’utilisation qu’on en fait.
Ce peut être dans ce cas simplement se préparer à une potentielle situation d’urgence.
Le reste du temps, 

  • le cheval est au pas, le cavalier est rênes longues (90% du temps)
  • le cavalier trotte ou fait des petits galops avec très peu d’actions de main (9% du temps).

Je vais vous faire une confidence. À tort peut-être pour certains cavaliers, en tout cas ça a été ma décision : quand j’ai acheté Oural, il était monté en pelham et j’ai gardé le pelham.
Il y a eu un moment de test où j’ai pris un mors simple, pour essayer. J’ai attendu de faire plusieurs balades pour prendre une décision, et garder le pelham était je pense la meilleure décision.
Avec le pelham, je montais avec très peu d’actions de main. Remonter un peu les mains sur les rênes suffisait pour dire à Oural de trotter. Fermer mes doigts sur les rênes était suffisant pour qu’il ralentisse et fasse les transitions descendantes.
Avec le mors simple, tout était à réapprendre (nos habitudes étaient chamboulées) et mes actions de main perdaient en légèreté et en fluidité. J’ai trouvé ça dommage alors on est repassé au pelham qui a pas mal de solutions de réglages : 

  •  on peut par exemple avoir une gourmette lâche ce qui fonctionne très bien pour nous et réduit la puissance du mors
  • on peut aussi choisir de mettre les rênes sur le grand anneau du milieu pour adoucir les effets du mors.

Quand on parle de mors il y a donc deux questions à se poser : 

  • la question de la dureté du mors 
  • la question de l’usage du mors par le cavalier (il faut avoir une main douce et légère, une sorte de main fantôme avec des mors plus forts et pouvoir être très souvent rênes longues.)

Le pelham, le goyo aga et le pessoa peuvent donc être des mors à tester dans le cas de chevaux avec beaucoup de sang ou difficiles à contrôler, avec des cavaliers qui ont une main légère et douce et savent monter rênes longues.

Pour plus d’infos je vous invite à consulter cet article très complet sur les différents types de mors.

cheval prend la main

Pour conclure cet article fleuve sur le cheval qui embarque

Pas de solution magique quand le cheval prend la main

La bonne solution pour arrêter un cheval lancé en plein galop et qui n’a pas prévu de ralentir  ne va donc pas être la même pour tous, il n’y a pas de solution magique, idéale, qui va marcher pour tous les chevaux (ce ne serait pas drôle non ?). Elle va varier selon : 

  • le cheval (chaque cheval ne réagit pas de façon identique aux actions d’un cavalier, il a un passé, une éducation, son caractère)
  • la raison pour laquelle il embarque
  • le terrain (en forêt par exemple faire un cercle alors qu’on est entouré d’arbres est plus dangereux qu’autre chose).

Là encore, le cavalier doit faire preuve de vraies capacités d’adaptation. Il n’est pas face à une moto ou à vélo, mais face à un être vivant, et c’est ce qui fait à la fois la beauté et la complexité de l’équitation.

Calmer un cheval qui embarque n’est pas facile : la première chose à faire va être de réfléchir très vite à la raison pour laquelle il embarque pour choisir la bonne solution pour le calmer. Et peut-être devoir changer de solution, jusqu’à trouver la bonne.

Après la tempête, le calme

De retour à une allure contrôlée, relâcher la pression est la meilleure chose à faire pour que le cheval réussisse à se détendre et à comprendre que quand il est à l’écoute, la situation est bien plus confortable pour lui aussi.
Ce n’est parfois pas évident après un triple galop qui nous a fait peur, mais quand le cheval obéit, il est vraiment important de relâcher la pression, comme une première récompense qui lui indique qu’il a bien réagi en ralentissant et qu’on lui fait encore confiance.

Une fois qu’on est remis de ses émotions, l’objectif est d’essayer de tirer du positif de ce moment désagréable : sur quoi peut-on travailler pour qu’à l’avenir le cheval ne prenne plus la main au galop en extérieur ? 

À vos commentaires, quelle est la solution qui pour vous fonctionne le mieux pour réussir à calmer et ralentir un cheval qui embarque son cavalier ? 

Si l'article vous a intéressé, n'hésitez pas à le partager à d'autres passionnés d'équitation !

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