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Galop cheval : 9 questions/réponses pour galoper sereinement en extérieur

Bonjour !
Si vous aimez l’équitation d’extérieur, vous voudrez sans doute lire le guide des 16 astuces simples pour réussir ses balades à cheval. Cliquez ici pour télécharger le guide gratuitement ! 🙂

Dans les précédents articles, je parle beaucoup d’une allure : le pas. Mes balades avec Oural, ou plus encore mes randos quand elles s’étalent sur une ou plusieurs journées ont souvent un rythme vraiment tranquille. La plupart du temps on trotte peu, on galope peu. Mais peu ne veut pas dire jamais, et les quelques galops qu’on se fait ensemble sont des moments juste géniaux.
Dans cet article, j’ai eu envie de réfléchir aux conditions idéales pour un galop en balade.

Quand galoper et quand ne pas galoper ? La question du timing

Il y a quelques moments pendant la balade à cheval où le galop n’est pas une bonne idée :

  • galoper dès la sortie de l’écurie puisque le cheval n’est pas échauffé
  • galoper sur le chemin du retour, et surtout proche de l’écurie car à cet endroit, le cheval sait qu’on est proche d’arriver et peut être excité, sans compter la transpiration qui n’aura pas le temps de sécher le temps d’arriver à l’écurie
  • galoper sur un chemin passant (vélos, promeneurs, etc.).

Pour résumer, en gros, le galop se fait plutôt au milieu de la balade à cheval sur des chemins où on est comme un Robinson Crusoe sur son île : seul au monde.

Le dernier conseil sur le timing du galop, qu’on entend souvent, c’est de ne pas galoper toujours au même endroit. C’est un conseil à appliquer parce qu’il permet d’éviter aux chevaux de chauffer en arrivant au fameux endroit où on galope à chaque fois. Mieux vaut donc galoper, selon les promenades à cheval, dans des endroits différents.

Galop cheval : quel est le sol idéal ?

Sur quels sols galoper et lesquels éviter ? 

On peut galoper sur différents terrains. Pour galoper en extérieur, une petite inspection du sol s’impose néanmoins. 

Voici quelques sols où il faut éviter de galoper :

  • constellé de cailloux
  • sol de feuilles mortes (très glissant)
  • avec de nombreuses flaques 
  • sol gelé l’hiver (risque de glisser)
  • sol trop dur (le bitume par exemple)
  • sol trop mou (sable en haut des plages par exemple)
  • chemin avec des ornières (grosses traces d’engins à moteur), des pierres, des souches, des trous

Du coup, les meilleurs endroits pour galoper sont : 

  • des chemins en terre ou en herbe (pas trop mouillés)
  • des terrains sableux qui ne s’enfoncent pas trop (le cheval sur la plage au bord de l’eau, on a tous cette image un peu cliché du galop parfait)
  • au niveau du dénivelé, privilégier les chemins plats et les montées
  • des terrains un peu souples mais pas trop (herbe, bord de l’eau)
  • des terrains au sol un peu durs mais pas trop (chemins de terre secs, sable tassé).

Pour vérifier tout ça, le mieux, avant de faire un galop sur un chemin, une piste ou un sentier, c’est de l’avoir déjà parcouru au pas, en mode Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. C’est sûr, d’une balade à l’autre du temps aura passé et le chemin peut changer mais globalement il restera le même.

Petit exemple d’un terrain idéal pour galoper avec ce chemin en terre avec une bande d’herbe au milieu :


ça dépend des régions mais en France, il y a des endroits où les chemins sont en majorité de la caillasse. C’est le type de chemins que j’ai en Provence mais la bonne nouvelle c’est qu’avec une astuce toute simple vous pouvez arrêter de marcher dans les cailloux : la solution c’est simplement de se mettre en hors piste. Pas de risque d’éboulement ou de déchausser à cause de la poudreuse et vous vous retrouvez avec un sol tout à fait convenable pour galoper ! Regardez la photo ci-dessous : on quitte les cailloux des chemins pour un petit hors piste à quelques mètres du chemin avec un sol tout à fait acceptable pour galoper. Il faudra juste regarder bien où on va pour ne pas foncer dans un arbre.

sol pour galoper en balade

S’adapter à son cheval quand on galope en extérieur

Selon la sensibilité du cheval, on va aussi s’adapter, et c’est en ça que l’équitation est magique (et complexe) :

  • pour un cheval aux tendons sensibles, les chevaux seront plus à l’aise sur des sols un peu plus durs
  • une jument ou un poney avec des problèmes d’articulations pourra se sentir mieux sur des sols mous.

Pour plus d’infos, vous pouvez consulter cet article sur l’impact du sol dur et du sol mou sur la locomotion du cheval.

Galop cheval : le super pouvoir du regard perçant ?

Au galop, on va plus vite, il va donc falloir se concentrer sur la visibilité que l’on a devant soi (devant et sur les côtés) en étant prêt à tout moment à repasser à l’allure inférieure, voire au pas, voire à s’arrêter.
On a besoin d’une vue dégagée pour repérer rapidement si des promeneurs arrivent ou s’il y a des endroits avec des branches basses ou autres obstacles à contourner : diriger son cheval et avoir une réponse immédiate va être essentiel pour la sécurité.

Un cavalier d’extérieur travaille constamment son regard :

  • le regard envoie une première direction au cheval avant même une quelconque rêne d’ouverture ou rêne d’appui
  • il analyse sans cesse le terrain varié sur lequel on passe
  • et le cheval, la jument ou le poney qu’on monte pour capter son humeur.

Observation laser : rapide car l’allure est rapide et complète car on ne peut pas laisser passer un paramètre.

Quelles précautions prendre quand on est plusieurs cavaliers au galop ?

Le galop les uns derrière les autres 

Quand on fait une balade en groupe, le maître mot est de garder ses distances. Et ça s’applique aux moments de galop pour plusieurs raisons : 

  • ne pas énerver le cheval devant et risquer un coup de pied
  • la distance permet d’avoir un temps de réaction (si le cheval devant ralentit, la distance permet de ne pas se retrouver dans ses fesses et d’avoir un tout petit peu d’espace pour le temps de ralentir)
  • sans distance, on risque de se prendre en pleine figure des projections de boue, des cailloux, des mottes de terre ou de sable.

Quand on parle de distance, on parle souvent d’un cheval imaginaire entre le cheval devant et mon cheval, au galop, vous pouvez même en prendre un peu plus pour être à l’aise.

Quand on a un jeune cheval, ou un cheval qui n’est pas sorti beaucoup en extérieur, partir avec un ou deux cavaliers dont les chevaux sont habitués à la promenade et galopent dans le calme est une bonne stratégie pour de premiers galops. Le couple cheval cavalier, dans un environnement détendu, pourra expérimenter le galop en se sentant en sécurité.

Une autre technique pour les cavaliers qui contrôlent bien leurs chevaux est de galoper en gardant ses distances mais en se mettant un peu sur le côté gauche ou sur le côté droit pour ne pas être complètement derrière le cheval de devant. La difficulté c’est que le cheval ne se mette pas en tête qu’il s’agit d’une course, que les chevaux sont lâchés et qu’on peut doubler les copains.

Le galop côte à côte 

Super sympa aussi, ça peut être un galop tranquille mais pourquoi pas aussi une petite course pour rigoler si le chemin est assez large pour deux chevaux en même temps. Là encore, il faut pouvoir contrôler son cheval et surtout lui faire comprendre ce qu’on veut : un galop tranquille ou une course.

Pour les courses, la période des chaumes est particulièrement adaptée dans les campagnes.
Le chaume qu’est-ce que c’est ? C’est la partie de la tige des céréales qui reste dans le champ après la moisson. Si l’agriculteur est d’accord et que le champ ne comporte pas de trous (il va falloir donc faire une reconnaissance méticuleuse au préalable pour vérifier que le terrain n’est pas dangereux), c’est l’idéal pour s’organiser une petite course de galop. La sensation de l’accélération du galop est impressionnante, on sent vraiment le cheval changer de position, allonger l’encolure, l’étendre. Il n’y a plus qu’à le laisser faire tout en continuant à gérer la direction et en étant prêt à s’arrêter en fin de course.
Partir au triple galop, faire une course au galop peut faire peur : peur de tomber, peur de la vitesse, peur de ne pas savoir arrêter son cheval, sa jument ou son poney. Ce qui est sûr, c’est qu’un cheval au grand galop va se concentrer sur sa vitesse plutôt que sur une éventuelle bêtise (écart, coups de cul).
Après, bien évidemment, il faut être encore plus attentif à tous les paramètres pour ne pas se mettre en danger et avoir déjà un certain niveau d’équitation.

Pour les chaumes comme pour tout, quelques points de vérification sont essentiels : l’agriculteur a-t-il donné son accord pour un galop ? Le champ permet-il de galoper en sécurité ?
Comme je le disais précédemment pour les chemins, parcourez d’abord le champ au pas et même à terre pour vérifier la nature du sol (absence de pierres, d’ornières).
Et prenez garde au retour de balade à inspecter encore plus méticuleusement que d’habitude les membres de votre cheval. Le mien ne s’est jamais blessé lors des chaumes mais cela peut arriver comme partout d’ailleurs.

Seul en balade avec son cheval ou son poney, est-ce qu’on tente un galop ?

Celui qui a la réponse à la question, c’est vous.
Est-ce que vous vous sentez prêt ? Est-ce que votre cheval est prêt aussi

  • faites-vous souvent des galops en extérieur avec d’autres cavaliers ?
  • les derniers galops se sont-ils bien passés ? 
  • votre cheval est-il en bonne forme aujourd’hui et en confiance ?

Au besoin vous pouvez demander aussi conseil à votre moniteur ou à des cavaliers avec qui vous sortez régulièrement et qui maitrisent le galop seul avec leur cheval.

Et évidemment, pour votre sécurité, faites encore plus attention à tous les autres paramètres : le terrain, la visibilité mais aussi le matériel (sangle correctement attachée, rênes en bon état) etc..
Pour mes premiers galops seule avec Oural, j’ai choisi des chemins que je connaissais bien, des galops assez courts, que je faisais après avoir fait deux ou trois trots pour bien saisir l’humeur du jour.

Voici quelques exercices de galop pour les cavaliers seuls en balade :

  • s’assurer d’abord d’un départ au galop, d’un galop et d’un retour au trot dans le calme
  • travailler plus précisément la transition ascendante et la transition descendante
  • travail de la direction au galop
  • travail de l’amplitude du galop, etc.

En travaillant ces exercices, on gagne en maîtrise du galop au fur et à mesure. Ces exercices, je les ai toujours faits en petite quantité. Pour Oural notamment, au début de nos balades ensemble, j’avais repéré qu’un trop gros travail sur les transitions l’énervait plus qu’autre chose. On faisait dont 3-4 belles transitions, je le félicitais, et le travail au galop s’arrêtait là pour aujourd’hui.
Chaque cheval est différent donc c’est le cavalier qui doit essayer de trouver le juste milieu pour le cheval : avancer dans l’apprentissage sans pour autant dégoûter, fatiguer ou énerver. Quand un cheval fait très bien, on félicite et on arrête l’exercice, l’idée est de rester sur une très bonne impression plutôt que de vouloir plus et se retrouver parfois avec moins.

Pour plus de conseils sur les sorties seuls avec votre cheval, n’hésitez pas à consulter cet article.

Les aides du départ au galop sont-elles les mêmes qu’en manège ?

J’utilise les mêmes aides que j’ai apprises en manège et en carrière pour faire galoper mon cheval.
Le plus simple est de partir du trot enlevé (un trot enlevé pas trop rapide pour que le cheval ait un bon équilibre). Ensuite :

  • une jambe à la sangle au contact, léger contact avec la rêne de ce côté
  • une jambe qui se recule légèrement, un peu plus de contact avec cette rêne
  • la voix qui peut dire “galop” par exemple
  • le poids du corps droit et à la verticale (ne pas se pencher en avant car cela déséquilibre les épaules).

Si c’est difficile de partir au galop, on peut essayer de le faire à un moment du chemin qui tourne un peu pour aider le cheval ou dans un chemin qui monte.
Il m’est arrivée à Rambouillet de monter des chevaux qui faisaient de l’extérieur depuis peu de temps et venaient du monde des courses de trot. Je me souviens de Taghemani, un trotteur qui avait encore beaucoup de mal à galoper (il partait au grand trot à toute vitesse). La solution pour avoir quelques foulées de galop avait été de le mettre derrière un copain qui galopait et sur un chemin qui montait. Dès la première foulée de galop, on félicite beaucoup car ces chevaux dans leur vie d’avant avaient interdiction de galoper, ils doivent donc comprendre maintenant qu’ils en ont le droit et que le cavalier ou la cavalière peut leur demander.

Pour répondre à la question du galop sur le bon pied en balade, c’est par ici.

Galop cheval : comment passer du galop au trot ?

La transition du galop au trot 

Pendant le temps de galop, le cavalier se tient prêt à repasser au trot et au pas rapidement. Un galop peut être stoppé pour plein de raisons différentes, en voici quelques-unes : 

  • un promeneur est visible sur le chemin
  • un obstacle se trouve au milieu du chemin 
  • la chute d’un cavalier
  • un cavalier ou une cavalière qui demande à repasser au trot.

Les aides pour repasser au trot

On peut tenter au début des aides assez douces : fermer les doigts sur les rênes en levant un peu les mains, redresser son buste pour avoir son poids du corps plus en arrière, demander à la voix “au trot” ou “trot”. Et si ça ne marche pas, faire la demande de manière un peu plus ferme en félicitant et en relâchant les rênes quand le cheval a effectué la transition.

Quel rythme pour mon galop en pleine nature ?

Les différents rythmes sont possibles, il faut simplement tenir compte de son cheval et du terrain. On peut décider de faire : 

  • un galop de travail (rythme tranquille, petites foulées)
  • un galop moyen (on sent que le cheval place sa tête un peu plus en avant de la verticale, rythme plus rapide, amplitude plus grande)
  • le galop allongé ou grand galop (foulées s’agrandissent, grande vitesse).

De petites pointes de vitesse au galop, j’en fais de temps en temps avec Oural, il adore et moi aussi !

Quel que soit le rythme du galop, je me mets toujours en position en équilibre (on dit aussi galop en suspension). C’est la position idéale je trouve pour

  • bien voir vers l’avant
  • être mobile et avoir un bon équilibre
  • le confort du cheval
  • absorber les chocs lié au terrain qui peut être inégal.

Quelle durée pour mon galop en extérieur ?

La durée du galop va dépendre de facteurs multiples là encore : 

  • le terrain, 
  • l’endurance du cheval, son âge, sa forme physique
  • la vitesse choisie pour le galop,
  • la durée de la balade ou rando à cheval.

Il n’y a donc pas vraiment de réponse, juste une nécessité d’adaptation du cavalier à énormément de paramètres et une écoute de son cheval pour guetter les signes de fatigue (effort dans la respiration, augmentation de la durée de la foulée, difficulté à maintenir la cadence).
Pour plus d’infos sur ces signes de fatigue, vous pouvez consulter de document qui parle notamment des études de Johnson et Pugliese et al.

Galop cheval en balade : en conclusion 

Si on devait retenir les deux principaux points de ce article, ce serait je pense l’importance du choix du sol et de la bonne visibilité tout en s’écoutant et en écoutant son cheval pour trouver le bon rythme.
L’objectif, c’est que le cavalier et le cheval s’amusent, mais sans se mettre en danger. L’important est de maîtriser le galop en balade.
Lors des randonnées équestres on galope d’ailleurs assez peu pour préserver le cheval souvent déjà chargé (sacoches et cavalier). Des randonnées à cheval de plusieurs jours sont forcément plus fatigantes pour le cheval qu’une balade de trois heures une fois par semaine.

Il y a en fait tellement de choses à dire sur l’allure du galop qu’un seul article ne suffira pas. Je vous en prépare d’autres que je publierai prochainement. Quelques idées que j’ai déjà : comment faire si je me fais embarquer au galop, les galops sur la plage, la question du galop sur le bon pied, le galop pour les cavaliers débutants, le galop en position en équlibre (au dessus de la selle) etc.

N’hésitez pas à mettre en commentaire votre souvenir de galop que vous avez préféré !

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