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J’ai eu la chance de randonner deux jours avec Elisabeth dans la Sarthe en 2024.
ATE et gérante de son centre de tourisme équestre Parigné Cheval Aventures, elle a plein de choses à nous dire sur les randonnées à cheval dans sa région.
Sommaire de l'article
- 1 Elisabeth, je te laisse te présenter pour commencer.
- 2 Il y a quelques années tu as opté pour un changement de vie assez radical, où tu as décidé de reprendre tes études pour devenir ATE, est-ce que tu peux nous raconter comment ça s’est passé ?
- 3 Donc ça c’est fait assez rapidement après ton ATE ?
- 4 À quel moment as-tu commencé l’équitation ?
- 5 Souvent c’est un coup de foudre l’extérieur. Si on en revient à ta formation ATE, qu’est-ce que tu as préféré dans la formation ?
- 6 On a baladé ensemble quand je suis venue dans la Sarthe et à l’époque tu m’as parlé des randos que tu organises et j’ai trouvé ton idée géniale, c’est les randos surprises, est-ce que tu peux expliquer ce dont il s’agit ?
- 7 Est-ce que tu peux décrire un peu les paysages que tu as quand tu randonnes en Sarthe.
- 8 Oui c’est vrai, ça donne un sentiment d’aventure et de liberté qui est vraiment chouette. Il y a autre chose que j’ai beaucoup aimé quand tu m’as fait découvrir la Sarthe c’est l’association entre la randonnée à cheval et un côté plus culturel, est-ce que c’est quelque chose que tu cales à chaque fois pour tes randos ?
- 9 En parlant de maison, petite question d’organisation à propos de tes chevaux : comment vivent-ils (environnement, nourriture, etc.) ?
- 10 Est-ce que tu achètes tes chevaux ou tu fais aussi un peu d’élevage ?
- 11 C’est le poulain dont tu parlais il y a deux minutes ?
- 12 Conclusion de l’interview
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Elisabeth, je te laisse te présenter pour commencer.
“Je suis Elisabeth Barnabé, j’ai un centre de tourisme équestre et j’organise des randonnées le plus souvent dans la Sarthe. On arrive à s’éloigner de temps en temps pour se faire plaisir et découvrir de nouveaux territoires mais autour de chez nous on a déjà beaucoup de choses à faire, beaucoup de beaux lieux touristiques à découvrir qui sont peu connus et peu visités donc c’est aussi agréable de ne pas avoir de bousculade dans des lieux qui se visitent.”
Il y a quelques années tu as opté pour un changement de vie assez radical, où tu as décidé de reprendre tes études pour devenir ATE, est-ce que tu peux nous raconter comment ça s’est passé ?
“J’étais comptable il y a douze ans, sur mon poste de travail j’avais la possibilité de faire un congé de formation, j’ai profité du fait que l’accompagnateur de tourisme équestre était remis sur le circuit pour m’y inscrire et demander le congé formation pour passer ce diplôme. L’idée n’était pas de m’installer mais d’enrichir mes connaissances dans le milieu du cheval pour plus tard éventuellement avoir des chevaux, organiser des randonnées et pourquoi pas aussi accompagner des cavaliers.
Et ça c’est un peu bousculé. Les rencontres ont fait que j’ai été choisie pour reprendre la suite de Parigné Cheval Aventures donc il a fallu prendre des décisions. Et nous voilà arrivés en Sarthe.”
Donc ça c’est fait assez rapidement après ton ATE ?
“Je n’avais pas tout à fait fini d’obtenir tous les modules du diplôme : il me restait le dernier module qui était l’épreuve pro et j’ai reçu un appel qui a chamboulé notre petite existence en région parisienne.”
À quel moment as-tu commencé l’équitation ?
“Je me suis mise à l’équitation assez tard vers 26, 27 ans, d’abord en club classique comme beaucoup et puis après petit à petit j’ai commencé à sortir, à prendre des chevaux en demi pension pour pouvoir faire quelques balades. J’ai découvert l’extérieur et ça a été le coup de foudre.”
Souvent c’est un coup de foudre l’extérieur. Si on en revient à ta formation ATE, qu’est-ce que tu as préféré dans la formation ?
“Bah la formation était (encore aujourd’hui je pense) très complète. J’ai eu la chance de la faire dans un lieu très très bien. Ma formatrice est devenue une amie. Le cadre était dans la ferme d’un château au milieu d’une forêt du côté de Fontainebleau, tout était agréable et m’a permis de passer cette formation d’une bonne façon.
Malheureusement il y a des endroits qui sont plus ou moins sérieux, certains formateurs qui vont plutôt vous faire travailler à faire des boxes et accompagner des balades mais c’est pas que ça l’ATE, ça demande beaucoup d’autres connaissances (droit, économie, soigner les chevaux, le matériel, l’organisation d’une randonnée), il faut être polyvalent.
Il faut bien se renseigner et aller dans les bonnes adresses pour passer cette formation parce qu’elle est très complète, avoir un formateur passionné qui va donner les bonnes informations.”
On a baladé ensemble quand je suis venue dans la Sarthe et à l’époque tu m’as parlé des randos que tu organises et j’ai trouvé ton idée géniale, c’est les randos surprises, est-ce que tu peux expliquer ce dont il s’agit ?
“Oui bien sûr. Je ne sais plus quand ça a commencé mais quand j’ai repris la structure mon prédécesseur Bruno a tout fait pour que je trouve mes marques facilement : il m’a communiqué tous les itinéraires qu’il avait déjà travaillés de son côté, les circuits qu’il avait mis en place et en même temps il m’avait listé des idées qui pouvaient être développées. De mon côté j’ai aussi trouvé d’autres idées.
Organiser une rando ça demande beaucoup de choses : un bon itinéraire évidemment, sécuritaire. En Sarthe on a beaucoup de chemins mais on est quand même au milieu d’une civilisation assez dense avec des routes, des autoroutes, des lignes de chemins de fer mais aussi des grosses rivières donc il faut pouvoir être sûr de traverser ça en sécurité et dans de bonnes conditions.
Il faut avoir des contacts pour pouvoir visiter des lieux comme le château du Lude ou le zoo de Pescheray pour qu’on soit accueillis dans de bonnes conditions avec un endroit où on peut faire étape en sécurité. Donc ça prend du temps.
Cette randonnée surprise ça a commencé parce que j’avais des idées de randonnées et je ne savais pas encore laquelle allait réussir à être finalisée. J’ai hésité. J’avais des demandes, on me demandait ce que j’allais faire et j’ai trouvé cette solution là de dire “destination surprise”.”
Rires.
“Ce qui est sympa c’est que les gens ont joué le jeu, ils ont dit bon bah ok on vient on verra bien.
J’avais déjà un noyau de clients qui venaient régulièrement, qui appréciaient ce qu’on faisait et qui avaient une totale confiance en nous. C’est ça qui permet de faire ce genre de choses.
La première randonnée surprise ça a été la découverte du château du Lude : 4 jours de randonnées avec des étapes où on visite un élevage d’autruche, le château du Lude, la forêt de Bercé qui est magnifique.
Tous les ans depuis j’ai pris cette habitude là d’avoir en tête plusieurs itinéraires possibles et pendant l’hiver (fin janvier c’est typiquement la période où je commence à me pencher sur la question), j’essaye de préparer un nouveau circuit. Cette année (2025) il aura lieu du 21 au 25 mai.”
Est-ce que tu peux décrire un peu les paysages que tu as quand tu randonnes en Sarthe.
“Alors on a beaucoup de chance en Sarthe. Moi je parle vraiment du sud Sarthe, le nord est très joli aussi mais je connais moins. On est sur des paysages très variés, on a des types de sols très différents : sol très sablonneux quand on est proche du Mans, beaucoup de sapinières avec des petits cours d’eau, des gués, une belle campagne. Quand on descend plus au sud on a cette forêt de Bercé qui est magnifique avec des feuillus, un peu vallonnée. On n’est pas sur des terrains accidentés, c’est très facile d’accès avec tout type de chevaux et ça reste très joli, on peut trouver quand même quelques reliefs tout en douceur.
Quand on descend encore plus au sud on a des vignobles, les bords de Loir avec des maisons troglodytes, des plans d’eau, des châteaux à découvrir. Le plus je trouve c’est qu’avec tous ces itinéraires là on rencontre finalement assez peu de monde et c’est assez agréable de pouvoir partir comme ça sans avoir trop de monde sur les chemins, on a l’impression d’être un petit peu seul au monde dans nos belles forêts.”
Oui c’est vrai, ça donne un sentiment d’aventure et de liberté qui est vraiment chouette. Il y a autre chose que j’ai beaucoup aimé quand tu m’as fait découvrir la Sarthe c’est l’association entre la randonnée à cheval et un côté plus culturel, est-ce que c’est quelque chose que tu cales à chaque fois pour tes randos ?
“J’ai la possibilité, à portée de sabots, de belles choses à faire découvrir. On est allé voir ensemble le château de Segrais où on a rencontré des moines bouddhistes qui nous ont partagé leur culture. Autour de la maison on est quand même un plus sur de la randonnée nature, sur des chemins boisés, j’ai pas énormément de sites touristiques vraiment proches de la maison que je peux faire sur la journée.
Donc en fait j’ai deux catégories de randonnées :
- j’ai des randonnées en étoile où les gens viennent découvrir la région, l’avantage c’est que je peux les aménager vraiment en fonction du groupe, avec des journées plus ou moins longues, plus ou moins roulantes, je peux emmener des cavaliers qui ne sont pas montés depuis longtemps ou des débutants, ou des groupes de cavaliers confirmés qui ont envie de s’amuser à cheval et de se faire plaisir, tout ça est possible grâce au réseau de chemin autour de la maison, sur 2,3,4 jours, des randos axées nature et plaisir avec le cheval
- j’aime aussi beaucoup associer le tourisme (le patrimoine sarthois) à la randonnée équestre, sur 2,3,4 jours c’est pas le même objectif, là c’est aussi faire découvrir des pépites dans la région qui sont peu connues et qu’on arrive à rejoindre à cheval en partant de la maison, là ça demande un peu plus d’expérience équestre.
On a les deux types de circuits à la maison.”
En parlant de maison, petite question d’organisation à propos de tes chevaux : comment vivent-ils (environnement, nourriture, etc.) ?
“J’ai découvert l’équitation dans des centres équestres classiques en région parisienne donc des chevaux H24 en boxe à part quand ils sont sortis pour être montés.
J’ai fait ma formation dans un centre de tourisme équestre où les chevaux étaient un peu mieux lotis : ils avaient des grands prés ou des paddocks où ils étaient sortis tous les jours mais rentrés le soir, c’était une option différente mais sympathique.
Et après j’ai découvert avec Bruno un autre mode de fonctionnement encore avec des chevaux qui vivent en troupeau et en extérieur et c’est vraiment ça qui m’a plu. Quand on y pense, le cheval c’est un animal d’extérieur. Evidemment qu’il faut avoir le cheval qui correspond à cette vie là donc moi mon travail en premier c’est de trouver des chevaux qui sont comme on dit rustiques, leur corps a gardé ses capacités naturelles, leur corps s’organise pour faire le nécessaire quand il fait froid (avoir suffisamment de poils, manger suffisamment, s’économiser) donc nous on se cale vraiment à leur rythme.
Nos chevaux sont en troupeau en extérieur toute l’année, ils ont des abris naturels ou des abris qu’on leur a fabriqués mais ils préfèrent les abris naturels.
Cette année c’est très compliqué parce que l’année dernière était très humide donc les terrains sont détrempés. Le pré où on les met l’hiver est inondé donc c’est notre problématique : avoir suffisamment de terrain pour pouvoir les loger correctement. Heureusement on a des relations qu’on a pu faire jouer pour réussir à leur trouver un endroit plus sec et donc plus agréable pour eux.
On essaie de faire au mieux pour leur donner de bonnes conditions l’hiver aussi.
On a été les voir tout à l’heure, ça fait un mois qu’ils n’ont pas été montés, ils viennent nous voir quand on va à leur rencontre et les soigner. Il faisait beau, on leur a mis une selle sur le dos, on est parti se balader, on a emmené le petit poulain qui est en cours de débourrage en longe et voilà ils étaient super contents.”
Est-ce que tu achètes tes chevaux ou tu fais aussi un peu d’élevage ?
“On ne fait pas d’élevage parce que c’est vraiment compliqué. On a essayé un petit peu : quand tu as une jument qui va bien tu as forcément envie d’avoir la suite mais ça ne s’est pas passé comme on le souhaitait, la jument a pas pris donc on n’a pas eu son poulain. On a eu un poulain mais c’était accidentel, c’est une jument qu’on a acheté qui était pleine.”
C’est le poulain dont tu parlais il y a deux minutes ?
“Voilà c’est ça, c’est de moins en moins un poulain quand même parce qu’il arrive à sa quatrième année. Mais c’est pour l’instant le plus jeune de la troupe donc on l’appelle encore le poulain, le jeune, le bébé, il a encore beaucoup de choses à apprendre.”
Conclusion de l’interview
Merci à Elisabeth de nous avoir présenté son centre de tourisme équestre et sa région.
Si vous cherchez un beau coin de nature pour vos futures randos, n’hésitez pas à la contacter.
Pour résumer, la Sarthe c’est de super chemins pour galoper (pistes de sables), de belles forêts de pins, une sensation d’être seul au monde sur les chemins, une jolie campagne et la possibilité d’allier rando à cheval avec culture et patrimoine (pour plus d’infos d’ailleurs vous pouvez consulter cet article).
Cela donne envie de visiter cette région, à cheval quelle bonne idée d’associer un peu de tourisme à la balade.