Bonjour !
Si vous aimez l’équitation d’extérieur, vous voudrez sans doute lire mon guide des 16 astuces simples pour réussir ses balades à cheval. Cliquez ici pour télécharger le guide gratuitement ! 🙂
Une balade à cheval sans croiser de voitures c’est plutôt rare à notre époque. Que ce soit à Rambouillet, à Sausset les Pins ou à Ventabren qui sont les trois endroits où je me suis le plus baladée à cheval, je n’ai pas fait une seule balade sans croiser de voitures. Dans le Luberon on a aussi croisé des voitures, pareil en Camargue. Il est rare, en fait, de faire des promenades à cheval en pleine nature sans jamais croiser de véhicules à moteur.
Là où cela peut poser problème, c’est si votre cheval, votre poney ou votre jument a peur des voitures. Vos randonnées équestres ou vos promenades à cheval peuvent alors devenir compliquées.
On l’oublie parfois, mais chevaux et poneys, à l’état sauvage, sont du côté des proies et leur défense principale est la fuite pour se protéger. Un cheval qui a peur, c’est normal. Cela peut lui arriver comme cela nous arrive à nous. Et apeuré, le cheval va suivre son instinct premier : souvent la fuite.
La peur des voitures peut venir à tout moment : cela peut arriver à un jeune cheval mais aussi à un cheval adulte après avoir vécu une mauvaise expérience.
Dans cet article, j’ai compilé plusieurs conseils et astuces pour habituer le cheval aux voitures, aux motos, aux camions. L’objectif c’est que le cheval réussisse tout comme le cavalier à gérer cette peur, pour qu’elle s’atténue ou disparaisse.
Vous pouvez consulter mon article sur le code de la route à cheval pour en savoir plus sur la signalisation concernant les chevaux sur les routes et les règles auxquelles cavaliers et chevaux sont soumis. C’est toujours rassurant de bien connaitre ces règles, et on va le voir, en tant que cavalier il va falloir qu’on soit confiant et rassuré pour rassurer à notre tour notre cheval.
Sommaire de l'article
Quelques conseils pour les cavaliers
Un travail sur la durée
Il va falloir travailler et cela va prendre du temps.
Travailler souvent, lors de séances courtes car c’est en croisant des voitures que le cheval va peu à peu s’habituer et se détendre petit à petit.
Calme et patience seront vos deux alliés et avant de faire des exercices à cheval, il y a de nombreuses idées d’exercices en liberté et à pied pour démarrer.
Comprendre pourquoi mon cheval a peur des voitures
C’est toujours mieux d’avoir une idée des raisons pour lesquelles votre cheval a peur. Est-ce qu’il a eu une mauvaise expérience avec les voitures ? Est-ce qu’il n’en a presque jamais vu et est donc surpris, apeuré à la vue de cette chose qu’il ne connaît pas ? Quel est son degré de peur : petite peur de temps en temps s’il est surpris, peur moyenne, peur totale ?
Ensuite, on peut essayer de se demander qu’est-ce qui fait peur exactement au cheval :
- l’objet en lui-même : la vue de la voiture
- le bruit de la voiture
- l’odeur de la voiture
- les mouvements de la voiture (quand elle arrive par devant, quand elle arrive par derrière)
- le package voiture dans sa globalité.
Pour vos premiers exercices, commencez facile : une voiture à l’arrêt ça fera déjà très bien l’affaire. Les prochains jours vous pourrez la faire démarrer pour corser un peu l’exercice, puis la faire bouger grâce à un ami qui peut vous aider à habituer le cheval.
Etre zen et détendu (même si ce n’est pas facile)
C’est souvent plus facile à dire qu’à faire mais le cavalier doit être détendu, zen, tranquille pour rassurer son cheval au maximum. En d’autres termes, on ne peut pas avoir peur quand on monte à cheval, ou en tout cas, le cheval ne doit pas sentir notre peur.
Si quand une voiture arrive le cavalier monte en tension et se contracte, le cheval va le sentir et risque de stresser et se crisper aussi.
L’idée n’est pas de se voiler la face devant le potentiel danger mais de tenter de rassurer votre cheval au maximum pour que ce « potentiel danger » pour lui devienne « un truc normal ».
L’idée est d’essayer de rester décontracté pour que le cheval comprenne qu’il s’agit d’une situation normale. Je parle beaucoup à mon cheval et dans ce genre de cas, je lui dis des choses de ce type “ Regarde Oural, on a une voiture qui arrive tu vois, comme la dernière fois, donc on reste bien sur le côté ».
Au moindre signe de décontraction, je le félicite. L’idée est qu’il comprenne qu’en étant décontracté, tout va bien se passer. Pourquoi pas aussi lui donner des friandises pour le féliciter mais je dois avouer que je le fais très peu à cheval.
Plus vous allez partir en extérieur avec votre cheval, plus vous allez créer un rapport de confiance avec lui. Cette confiance va être essentielle, parce qu’elle va vous rassurer vous et rassurer votre cheval en même temps.
La voiture qui fait partie du paysage
Le premier objectif ne va pas être de travailler à cheval, ni de travailler à pied. ça va plutôt être d’amener les voitures dans l’environnement du cheval pour l’habituer. L’idée c’est que la moto, la voiture ou le camion doit être un élément classique, un élément habituel dans le paysage de votre cheval, de votre jument ou de votre poney.
Quelques idées :
- changer de pré quand c’est possible pour avoir un pré plus proche de la route : les voitures font partie intégrante de sa vie, de loin, et votre cheval sera plus vite serein s’il voit que les chevaux à côté ne réagissent pas quand les voitures passent
- amener une voiture dans le pré de votre cheval, cela peut être l’occasion de l’habituer, plus près, à la forme des voitures, au fait qu’elle roule mais sans être dangereuse et pourquoi pas avoir mis dans le coffre la ration de nourriture du matin ou du soir : nourrir près des choses effrayantes va permettre de dédramatiser et la présence de la voiture sera associée à un bon moment
- trouver un paddock ou un box plus proche du parking de l’écurie comme ça le cheval va assister au ballet des voitures et motos qui arrivent, se garent, etc.
Cela permet de commencer tout doucement à travailler et le cheval, comme il est en liberté, peut lui même doser sa réponse : si c’est trop d’émotion, si la voiture est trop proche, il peut s’écarter de lui-même.
Observez : comment réagit le cheval quand il a peur ? Fuite au galop ? Demi-tour ? Ecart ?
Le cheval qui a peur des voitures : quel travail à pied spécifique ?
Une autre possibilité que vous avez réside dans le travail à pied et là encore vous avez plein d’exercices possibles.
L’idéal est de faire déjà pas mal d’exercices en terrain connu et en sécurité donc à l’écurie ou au centre équestre et au pas au début.
Quelques idées :
- aller visiter le parking des voitures avec votre cheval, y marcher, le laisser s’imprégner des odeurs, sentir les voitures (hum cette bonne odeur d’essence ou de diesel), le laisser voir la voiture arrêter, puis dans un second temps entendre la voiture démarrer, ouvrir et fermer une portière etc pour qu’il s’acclimate aux bruits des voitures
- faire brouter votre cheval à côté d’une voiture, pour qu’il associe la voiture à un moment sympathique (manger)
- se promener sur la route de l’écurie ou du centre équestre pour croiser de temps en temps des voitures, en rassurant son cheval, en le caressant, pourquoi pas même demander à un ami de conduire la voiture pour répéter l’exercice plusieurs fois et pourquoi pas féliciter votre cheval avec des pommes ou des carottes que le conducteur donnera tout en étant encore au volant
- sur la route de l’écurie ou de votre ferme équestre, tester toutes les possibilités : la voiture qui arrive par devant, celle qui arrive par derrière, celle qui arrive par le côté, suivre une voiture pendant un moment, se croiser, faire un bout de la route côte à côte etc.
Pour se sentir en confiance et en sécurité, le cheval a besoin de sentir qu’il peut bouger sans contrainte sa tête pour voir la situation à laquelle il doit faire face, du coup pensez à ne pas le tenir trop serré, la longe doit être assez lâche.
Si tout se passe bien à l’écurie, c’est le moment de tester dehors lors d’une petite balade à pied. Vous pouvez aussi corser l’exercice en faisant l’exercice dans l’écurie mais cette fois-ci au trot.
Pour en savoir plus sur le travail à pied (TAP), vous pouvez lire l’article sur la méthode PAD de Véronique de Saint Vaulry.
Le cheval qui a peur des voitures : astuces pour vos balades
La première astuce, qui aide à tous les coups si les chevaux ont peur de quelque chose en particulier, c’est de partir avec un cheval qui n’a pas cette peur et va se mettre devant pour leader la balade.
Ensuite, quand vous devez longer ou traverser une route, pensez toujours à demander aux automobilistes de ralentir en leur faisant signe.
Pensez à chaque fois à prévenir le cheval qu’une voiture arrive, surtout si elle arrive par derrière. C’est une info à donner de façon neutre au cheval, pour qu’il ne soit pas surpris. Je n’hésite pas aussi à le caresser pour le rassurer tout en lui parlant. Et évidemment, le cavalier doit rester zen et détendu pour aider le cheval à être lui même zen et détendu.
Se faire aider
Les livres spécialisés
Je vous conseille les livres de Véronique de Saint Vaulry, une cavalière passionnée par la psychologie du cheval, qui a écrit notamment “Le cheval d’extérieur, l’éduquer, le dresser”.
Dans Cheval Magazine, en septembre 2001 elle a écrit un article sur le sujet : “Apprivoiser la circulation”. Dans cet article, elle donne une technique simple à suivre par le cavalier face à ce que le cheval considère comme un danger :
- trouver une aire spacieuse pour s’écarter de la chaussée (pas toujours facile mais parfois faisable, ça dépend de là où on est)
- orienter sa monture face au danger pour qu’elle puisse voir le danger, détendre les rênes pour qu’elle se sente libre de regarder comme elle souhaite le véhicule en approche
- faire pivoter le cheval pour qu’il reste face au danger quand la voiture passe, il doit continuer à la voir
- ne pas hésiter à caresser et rassurer le cheval à chaque étape et garder son calme.
La technique ci-dessus fonctionne pour des chevaux qui ont dit-elle “une peur modérée”.
Se faire aider par un cavalier plus expérimenté
Parfois cela peut être intéressant aussi de donner la main à un autre cavalier. Il peut y avoir des cavaliers galops 6 ou 7 en demande de monter d’autres chevaux pour s’entraîner, qui pourraient donc essayer d’habituer votre cheval aux voitures.
Confier son cheval à un autre cavalier n’est pas chose facile, à vrai dire je ne l’ai jamais fait… Et si je devais le faire, je prévoirais d’être là au moins les deux ou trois premières séances.
Se faire aider par un professionnel
Une autre solution, c’est de rencontrer un professionnel qui pourrait désensibiliser votre cheval pour qu’il n’ait plus peur des voitures, motos et camions.
Les exercices qu’on a vus plus haut sont des exercices de désensibilisation, mais si vous manquez de temps ou d’expérience ou si votre cheval a vraiment très peur, il peut être intéressant et nécessaire de demander de l’aide à un professionnel.
La désensibilisation, c’est l’action d’habituer le cheval à un stimulus répété. Dans notre cas ce stimulus c’est la présence des voitures. L’objectif est que lorsque la voiture passe, le cheval réussisse à contrôler ses émotions, à dépasser sa peur.
L’idée est d’y aller vraiment progressivement mais souvent pour ne pas braquer le cheval et toujours finir la séance par un succès.
Si la peur est profonde, l’aide d’un professionnel est vraiment un grand atout parce qu’il a déjà utilisé la méthode plusieurs fois et peut donc savoir plus facilement à quel moment arrêter le stimuli pour ne pas braquer le cheval. En gros, il faut savoir doser, et respecter la capacité du cheval à affronter ses peurs.
Est-ce que votre cheval a déjà eu peur des voitures ? Sinon, de quoi peut-il avoir peur en promenade ? Racontez-moi 🙂
Avec Oural, c’est les chiens de temps en temps qui surgissent par surprise et nous font sursauter tous les deux en même temps.